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Tunisie : Le chef d'Ennahdha de nouveau devant la justice

Le chef du parti tunisien d'inspiration islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, a de nouveau comparu lundi devant un juge d'instruction antiterroriste en lien avec l'envoi présumé de djihadistes en Syrie et en Irak.

(AFP) - M. Ghannouchi, 81 ans, est arrivé dans la matinée aux bureaux du pôle judiciaire antiterroriste en banlieue de Tunis pour une nouvelle audition après celle du 21 septembre, selon l'un de ses avocats, Mokhtar Jemai.

Le juge d'instruction doit décider à l'issue des auditions d'inculper ou non M. Ghannouchi.

L'ancien Premier ministre Ali Laarayedh, vice-président d'Ennahdha, doit également être auditionné par le pôle judiciaire antiterroriste lundi.

Dans cette affaire dite de "l'expédition de djihadistes", qui fut au coeur du débat politique pendant des années et a refait surface ces dernières semaines, plusieurs responsables d'Ennahdha et des politiciens proches du mouvement sont poursuivis.

Le président Kais Saied, dont Ennahdha est la bête noire, a considérablement renforcé sa tutelle sur la justice après s'être arrogé les pleins pouvoirs en 2021.

Après la chute de la dictature de Zine el Abidine Ben Ali en 2011, des milliers de Tunisiens avaient rejoint les rangs d'organisations djihadistes, notamment le groupe Etat islamique (EI), en Irak, en Syrie et en Libye.

Le parti Ennahdha, pilier des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis 2011, est soupçonné par ses détracteurs et une partie de la classe politique d'avoir facilité le départ de ces djihadistes vers les zones de conflit, ce que le mouvement dément catégoriquement.

Ennahdha ne cesse de dénoncer des accusations "fabriquées" et accuse le pouvoir de chercher à détourner l'opinion publique des "préoccupations économiques et sociales et de la dégradation des conditions de vie".

M. Ghannouchi, qui dirigeait le Parlement dissous par M. Saied en juillet 2021, a été entendu le 10 novembre par un magistrat du tribunal de Sousse (est) dans le cadre d'une enquête pour "blanchiment d'argent" et "incitation à la violence".

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