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Si Mohand Ou Mhand, le poète insoumis qui chante les hommes libres même dans la défaite

Le long métrage consacré à l'illustre poète Si Mohand Ou Mhand, réalisé par Ali Mouzaoui, est consacré au poète kabyle le plus célèbre.

Ce film revient sur la trentaine d'années passées par Si Mohand Ou Mhand à sillonner l'Algérie en poète errant et révolté. Tout au long de ce périple, mené en marchant à pied, Si Mohand Ou Mhand n'a pas cessé de répandre sa poésie aux quatre vents. De ce fait, souligne le réalisateur, Si Mohand devint l'écho d'un peuple, d'un pays et d'une époque.

À travers des poèmes-cris, Si Mohand Ou Mhand tente de maintenir en éveil les valeurs des Imazighen, hommes libres même dans la défaite, ajoute encore Ali Mouzaoui. «Oscillant entre un Dieu dont il a décodé le message et les plaisirs éphémères, tiraillé entre un pays meurtri et les affres de l'exil, déchiré entre un éden perdu et un présent torturant, Si Mohand Ou Mhand va briller avec l'intensité d'une étoile filante, intensément, mais brièvement», précise le réalisateur de ce film.

Un film sorti après une longue attente et de long mois de travail titanesque, mené avec persévérance et une grande volonté, défiant ainsi toutes les difficultés rencontrées au fil du tournage.

Les rôles principaux sont campés par les comédiens Djamel Mohammedi, Dalila Harim, Mohamed Chabane, Ali Oukaci et Ali Mohammedi. Quant à Ali Mouzaoui, il compte parmi les meilleurs réalisateurs algériens, l'un des prolifiques aussi. Il a une carrière de plusieurs décennies au cours de laquelle il n'a cessé d'enrichir la filmographie algérienne de diverses manières. Ali Mouzaoui a suivi une formation d'assistant réalisateur à la Radiotélévision Algérienne (RTA) avant de poursuivre ses études dans une école de cinéma soviétique. Il revient en Algérie et travaille à la télévision algérienne puis à l'Entreprise nationale de production audiovisuelle (Enpa).

Ce film d'Ali Mouzaoui s'ajoute à celui, intitulé «Si Mohand, l'insoumis» produit en 2004 et réalisé par Lyazid Khodja et Rachid Benallal.

En savoir plus

Si Mohand Ou Mhand est un poète et philosophe kabyle de la confédération tribale des Aït Iraten, né entre 1840 et 1845 à Icheraiouen, près de Larbaâ Nath Irathen (anciennement Fort national), en Algérie, et mort le 28 décembre 1905 à Ain El Hammam (anciennement Michelet).

L'œuvre de Si Mohand est directement inspirée de sa vie. Son enfance est placée sous le signe de la violence et de l'exil. Né dans une famille de la petite bourgeoisie musulmane de Icerεiwen, il assiste à l'arrivée des troupes françaises du général Randon en Kabylie et à la destruction de son village. À la place, les Français construisent une ville fortifiée devenue Fort national (Larbaâ Nath Irathen).

Installé dans un hameau voisin, le jeune homme se destine ensuite au droit musulman. Mais la révolte de 1871 met un terme à ses projets. Son père est exécuté, son oncle déporté avec ceux qui deviendront les Kabyles du Pacifique en Nouvelle-Calédonie et sa famille dispersée.

Déraciné et seul, Si Mohand devient un poète errant.

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