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Maroc : Le nouvel an amazigh déclaré jour férié et payé au Maroc. Le cadeau à la pluralité culturelle

Le roi Mohammed VI a décidé de faire du nouvel an Amazigh jour de congé payé à l'instar du 1er Moharram ou du jour de l'an grégorien. C'est ce qu'indique un communiqué du Cabinet Royal relayé par la MAP. Il met ainsi le calendrier amazigh au même niveau que l’islamique et le grégorien. De quoi consolider le berbère dans le spectre culturel du royaume.

(Le Point - Afrique) - C'est à travers une dépêche inattendue – et laconique – de l'agence officielle Maghreb Arabe Presse, tombée mercredi dernier, 3 mai, que le Palais royal a annoncé que « Sa Majesté le roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, a décidé d'instaurer le jour de l'an amazigh, jour férié national officiel payé, à l'instar du premier Moharram de l'année de l'Hégire et du Jour de l'an du calendrier grégorien ». En filigrane, le message est clair : le Maroc continue de creuser le sillon de la pluralité en mettant au même niveau le jour de l'an amazigh avec les débuts d'année du calendrier islamique et grégorien. Pour rappel, le Nouvel An amazigh (Yennayer) est fêté chaque année le 13 janvier.

Une décision opportune…

Selon un fin connaisseur des arcanes du pouvoir marocain consulté par Le Point Afrique, « cette annonce arrive deux jours après la fête du travail dans un climat plutôt inflationniste, et à quelques semaines de l'Aïd-el-Kébir, la fête religieuse la plus célébrée au Maroc ». Une manière d'indiquer que son timing est loin d'être le fruit du hasard dans un royaume chérifien travaillé par de nombreux défis économiques, et pas seulement. « C'est comme si Mohammed VI – que les Marocains savent être adepte de messages en ombres chinoises – voulait souligner sa centralité sur les grands sujets qui structurent la nation, afin à nouveau d'étirer l'agenda et de sortir des pressions sociales actuelles et de la tension sur l'exécutif. » Cela dit, il convient de noter que la question de la reconnaissance de l'amazigh est loin d'être un sujet nouveau pour le souverain marocain. Il est plutôt ce que ce connaisseur appelle un « chantier de règne » qui a été entamé très tôt après l'accession au trône de Mohammed VI en juillet 1999.

Yasmine Tijani (Le Point)

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