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Découvrir le peintre Marc Chagall en numérique à Paris et le retrouver à Metz

Peintre prolifique et inclassable, Marc Chagall (1887-1985) est à l’honneur depuis le 17 février 2023 à l’Atelier des Lumières à Paris. Une exposition numérique inédite présente l’ensemble de sa création, dévoilant une œuvre ancrée dans son temps, au croisement des nouveautés artistiques et culturelles de son siècle et en renouvellement constant.

 

Après les tournesols de Vincent van Gogh ou l'or et les motifs décoratifs de Gustav Klimt, c'est au tour de l'univers onirique de Marc Chagall de prendre vie à l'Atelier des lumières de Paris.

Sur le point d'atteindre les cinq millions de visiteurs depuis son ouverture en 2018, ce lieu offre une plongée au coeur des tableaux, projetés et animés sur les murs.

Tous les symboles chers au peintre et à son univers nimbé de sacré -- inspiré de la tradition juive -- sont présents: le couple de mariés volant, les chevaux, le coq, les musiciens, le cirque et les villes chères à son coeur.

Feu d'artifice de couleurs -- il en était l'un des maîtres incontestés -- l'exposition, qui se tient jusqu'en janvier 2024, s'ouvre sur des tableaux en noir et blanc avant de plonger le spectateur dans le détail de plusieurs de ses oeuvres, dont la fresque qui orne la coupole de l'Opéra Garnier.

De Vitebsk (Bélarus), sa ville natale, à Paris qu'il quitte pour New York pendant la Seconde Guerre mondiale, le spectateur est convié à un voyage.

Un voyage dans la vie et l’œuvre d'un artiste qui a traversé le XXe siècle.

«Réfractaires»

Le point de départ du projet ? Une proposition "insolite" il y a une dizaine d'années. A l'époque, la famille Chagall est approchée pour un projet immersif aux Carrières des lumières (les Carrières des Baux de Provence).

"Nous étions tous très frileux, voire plutôt réfractaires" au projet, se souvient Mme Meyer, également vice-présidente du comité Marc Chagall.

"Personnellement, je n'étais pas pour car je ne connaissais pas le produit. Mais quand j'ai fait le déplacement, c'était absolument sublissime. Je me suis dit qu'il était temps de réfléchir à une façon de collaborer avec le numérique".

Très vite, les avantages d'un tel projet s'imposent d'eux-mêmes : plus besoin de négocier le prêt des oeuvres aux quatre coins du monde ou d'en assurer la logistique : "C'est beaucoup plus facile", dit Mme Meyer.

Voilà pour la forme. En ce qui concerne le fond, les avantages sont aussi au rendez-vous. "Le numérique permet de glisser les oeuvres les unes après les autres, vous pouvez les agrandir, les mettre en miroir. C'est une révolution", assure Mme Meyer.

Une "révolution" pas partagée, pour l'heure, par les grands musées qui se refusent à ce genre de projets, perçus comme du divertissement.

Pour Mme Meyer, tout dépend du projet en question et de sa teneur scientifique. Mise à bon escient, la technologie peut apporter un éclairage sur une oeuvre. "Parce que les compositions sont moins rigides, cela nous permet de chercher d'autres éléments d'analyses sur les techniques utilisées, les inspirations...", assure-t-elle.

Reste toutefois qu'aucun texte narratif ne guide le spectateur dans sa visite.

Un projet qui aurait plu au peintre ? "Je ne peux pas complètement répondre mais en tant qu'ayant droit, dont la mission est d’assurer la réception de son oeuvre au XXIe siècle, on est particulièrement sensible au fait de s'ouvrir aux nouvelles technologies. On ne peut pas rester fermé tout cela", soutient-elle.

Seul impératif: le respect de "l'expression artistique de l'artiste". Quant à son grand-père, je crois qu'il aurait souri et nous aurait dit qu'on a bien fait de donner l'accord à ce produit".

En savoir plus

Chagall à Metz

On peut aussi admirer l'oeuvre de Marc Chagall à Metz, mais ce sera alors l'artiste du vitrail qui sera exploré.
Chagall, le peintre en quête de la lumière, s'est lancé à soixante-dix ans dans un nouveau défi, faisant revivre un art quelque peu oublié et bien trop souvent édulcoré, le vitrail, un art qu'il développe véritablement à Metz, en la cathédrale Saint-Étienne.

Grâce aux maîtres verriers de Reims, Charles Marq et sa femme Brigitte Simon, il nous éblouit par d'étonnantes offrandes de lumières. Le vitrail prend une dimension nouvelle par l'exaltation de son interprétation personnelle du sacré.

Les sujets qu'il aborde ici lui sont déjà tous familiers et s'intègrent sans difficulté dans ce haut lieu cultuel, puisqu'étant tous issus de la Bible : évocation du paradis terrestre avec le vitrail de la Création ou de certains personnages bibliques (les patriarches, le roi David et Jérémie…).
Sincère et vrai dans tout ce qu'il entreprend, Chagall laisse éclater au grand jour l'amour qu'il professe dans ses vitraux de la cathédrale de Metz.

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