
Dans cet entretien, nous portons notre regard sur les Marocains établis au Congo. Maglor.fr a eu l'occasion de s'entretenir avec Mohammed ER RABAHY, un directeur expert dans le domaine de l'industrie alimentaire en Afrique. Entretien Redouane Mohamed Karib.
Mohammed ER RABAHY est originaire de la ville de Mohammedia et âgé de 40 ans. Il occupe actuellement le poste de directeur industriel et technicien au sein d'une entreprise française spécialisée dans les industries alimentaires en Afrique. Après avoir passé cinq ans aux Émirats arabes unis, il a reçu une offre d'emploi en tant que directeur technique d'une société américaine opérant en Afrique, ce qui a marqué le début de son expérience en République démocratique du Congo.
Il partage avec nous son expérience au Congo, décrivant cette période comme étant positive dans l'ensemble. Étant éloigné des zones urbanisées, il a dû s'adapter aux modes de vie et aux traditions de la région, tout en surmontant certains défis, notamment pendant les périodes de tensions politiques où la sécurité était absente. Au cours de cette expérience, il a également eu l'occasion de visiter d'autres pays africains et de se faire de nombreux amis, tant marocains qu'appartenant à d'autres nationalités.
Quant à son expérience au Cameroun, elle a été courte et peu satisfaisante. Mohammed ER RABAHY n'a pas réussi à s'adapter à la mentalité camerounaise en général, et il a rencontré plusieurs problèmes à tous les niveaux dans ce pays.
En ce qui concerne la communauté marocaine au Congo, il constate que la plupart des Marocains sont principalement liés par des relations professionnelles, contrairement à ceux établis aux Émirats arabes unis, par exemple. Il observe également que la plupart des Marocains évitent de se produire ou de nouer des amitiés avec leurs compatriotes et préfèrent préférer des relations avec d'autres nationalités, notamment la communauté libanaise, les Européens et les Indiens.
Concernant les obstacles administratifs auxquels la communauté marocaine est confrontée et qui entravent son développement, Mohammed ER RABAHY souligne le coût élevé des billets d'avion et la qualité des vols. Il mentionne également les complications liées aux visas et aux permis de séjour, ainsi que l'absence de représentations diplomatiques dans certains pays et l'absence d'écoles marocaines et arabes en général, ce qui oblige les Marocains à inscrire leurs enfants dans des établissements européens dans la plupart des cas.
En ce qui concerne la promotion de la langue arabe et de l'islam, Mohammed ER RABAHY souligne le rôle de la communauté libanaise dans la plupart des pays africains, ainsi que la coopération entre eux, qui a donné lieu à plusieurs initiatives réussies visant à promouvoir et à préserver la langue arabe. Il mentionne également l'existence de missions provenant d'autres pays arabes qui se consacrent aux musulmans africains, réalisant des actions caritatives et enseignant les principes de l'islam. Cependant, il n'a pas connaissance d'initiatives similaires de la part de la communauté marocaine.
En conclusion, Mohammed ER RABAHY encourage les Marocains à prendre conscience de l'importance de l'Afrique en tant que futur marché avec une grande importance économique et géopolitique. Il espère que les Marocains sauront tirer profit des opportunités d'investissement, d'emploi et de commerce offertes par ce continent.
Maglor.fr remercie Mohammed ER RABAHY pour son entretien et adresse ses salutations à tous ceux qui contribuent à son succès, notamment M. Redouane Mohamed Karib, coordinateur général de Maglor.fr au Maroc, ainsi que M. Mohamed El Bekraoui Labzioui, directeur général en France.