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Entre Deux Mondes : L'Évolution Identitaire de Hassan et ses Dilemmes

Maglor - Hassan, né en France, a des origines familiales bien ancrées dans la région du Sud-Est du Maroc, côté Errachidia. À la maison, il parle exclusivement le Tachelhite avec ses parents, mais avec ses frères et sœurs, ils mêlent le Français et le Tachelhite. Il a également appris un peu d'arabe à la mosquée du quartier, principalement pour lire le Coran.

Pendant chaque vacance d'été, son père l'emmène, ainsi que ses frères et sœurs, au Maroc dans un Douar (GUSSER) situé dans le sud-est du pays. Ils voyagent à bord d'une camionnette G5, tous huit dans un espace restreint, parfois difficile à gérer avec les nombreux sacs, valises et meubles qu'ils transportent. Malgré tout, Hassan et ses cousins de Douar passent de merveilleux moments ensemble, se créant ainsi de précieux souvenirs d'enfance.

Hassan a une connaissance limitée du Maroc, se limitant principalement à la région du Sud où son père l'emmène pendant les vacances d'été. Malheureusement, son père n'a jamais pris l'initiative de l'emmener découvrir d'autres régions du pays. Préférant rester attaché à ses propres racines et à sa famille d'origine, son père choisit de passer du temps avec ses parents et ses amis d'enfance, privant ainsi Hassan de l'opportunité de découvrir davantage de facettes du Maroc. Cette situation a laissé Hassan avec une perspective limitée, mais il garde en lui les souvenirs chaleureux des moments passés dans le Douar du Sud, imprégnés des liens familiaux et des souvenirs d'enfance qui y sont associés.

Cependant, depuis qu'il est devenu adulte, Hassan a cessé de partir régulièrement au Maroc. Le Douar et ses cousins lui sont devenus étrangers, bien qu'il garde en mémoire les souvenirs chers de son enfance. Sa vision du monde a évolué, et il n'a plus la même passion pour cet endroit. Cela suscite en lui des craintes et des hésitations quant à un éventuel retour.

Aujourd'hui, marié et père de deux enfants, Hassan souhaite emmener sa famille au Maroc, comme le lui demandent ses enfants et sa femme. Cependant, il avoue avoir peur, car il ne connait plus réellement le pays, sauf ce qu'il a gardé en mémoire et ce qu'il a pu voir sur les réseaux sociaux. Ses craintes portent notamment sur la sécurité de sa voiture devant un hôtel, la confiance envers le personnel de l'hôtel, ainsi que sur le choix de l'hébergement. Il se demande s'il doit louer un appartement, mais hésite sur la ville à choisir, ayant des doutes quant à la confiance à accorder aux Smasrias (les courtiers) qui proposent des appartements à louer à l'entrée de chaque ville.

Les craintes de Hassan s'étendent également à la question de la cherté du coût de la vie au Maroc. Il est préoccupé par les prix élevés des légumes, ainsi que des locations de logements. Cette inquiétude a débuté dès le moment où il a constaté la cherté des billets d'avion et des billets de bateau pour se rendre dans le pays.

La hausse des prix dans plusieurs domaines essentiels à la vie quotidienne suscite des interrogations sur la gestion du budget lors d'un séjour au Maroc. Ces considérations économiques viennent se greffer aux autres appréhensions liées à la sécurité et à la confiance envers les prestataires de services.

Pour Hassan, cette situation complexe ajoute une dimension supplémentaire à sa réflexion sur un éventuel retour au Maroc avec sa famille. Il réalise qu'il devra faire des choix importants et prendre en compte divers aspects pour planifier au mieux son voyage et son séjour dans le pays de ses origines.

Hassan se préoccupe également de la manière de réagir face aux mendiants qui se présentent dans lors des feux rouges. Il a peur de l'éventualité d'une agression, ne sachant pas à qui faire confiance. Ces craintes sont le résultat d'une éducation prudente de ses parents, mais également d'une politique de marginalisation des Franco-Marocains, qui a malheureusement entraîné une rupture de nombreux liens avec le pays d'origine.

Face à ses nombreuses appréhensions et hésitations quant à son voyage, Hassan est confronté à un dilemme important : devrait-il partir au Maroc, rester dans le sud de la France ou de l'Espagne, ou même opter pour la Turquie ?

Le Maroc, pays de ses origines, éveille en lui un désir de découverte et de connexion avec ses racines. Cependant, ses craintes concernant la sécurité, le coût de la vie et la confiance envers les prestataires de services compliquent sa décision. Partir au Maroc serait une expérience culturelle enrichissante, mais il sait que cela nécessitera une préparation minutieuse et une gestion prudente.

D'un autre côté, rester dans le sud de la France ou de l'Espagne, où il réside actuellement, offre le confort et la familiarité de son environnement quotidien. Les aspects pratiques et logistiques pourraient être plus aisés, mais il sait que cela signifierait peut-être reporter son désir de découvrir davantage ses origines marocaines.

Hassan est loin d'être le seul dans cette situation. De nombreux autres Franco-Marocains ont également rompu avec le Maroc, confrontés à des questionnements similaires quant à leur identité et à leur appartenance culturelle. Pourtant, il est essentiel que les gouvernements marocains mettent en place des politiques plus efficaces pour renforcer les liens avec leur diaspora, afin de permettre à des milliers de personnes comme Hassan de renouer avec leurs racines et de rétablir un lien solide avec leur pays d'origine.

Hassan fait partie de la deuxième génération des francos-marocains, mais qu'en est-il des troisième et quatrième générations ? Quelles mesures ont été prises pour les accompagner et les soutenir dans leur identité et leur connexion avec leurs racines marocaines ?
Hassan ressent une véritable affection pour le Maroc, son pays d'origine, avec lequel il entretient un lien profond. Cependant, il éprouve parfois un sentiment de déception et de frustration envers certains responsables qui semblent se désintéresser à la fois de lui et du pays.

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