
Des indices concordants donnent à penser que l’actuel Consul général du Maroc à Strasbourg, Si Driss El Kaissi, va être muté dans une autre fonction diplomatique et qu’il va devoir quitter son poste de représentant du Royaume à Strasbourg et auprès des instances européennes.
(Maglor) - Un banal appel à candidatures publié dans le bulletin officiel du ministère des affaires étrangères marocain a suscité un vif émoi et de multiples interrogations dans la communauté marocaine du Grand Est. Il annonce benoitement que le ministère cherche des candidats pour occuper le poste de Consul général du royaume dans le Grand Est. Le principal intéressé, l’actuel consul, a découvert l’information comme tout un chacun qui lit ce bulletin. Il n’a demandé aucune mutation et n’a été informé de rien.
Cette information, si elle est confirmée par le ministère des affaires étrangères à Rabat, va susciter de multiples interrogations et jeter la consternation, voire la déception, chez les MRE de l’Est de la France. Ils sont sous le choc avec cette annonce et veulent manifester leur désaccord auprès du Gouvernement Marocain.
Les interrogations sont nombreuses : pourquoi le consul lui-même n’a-t-il pas été informé ? Est-ce une promotion possible pour lui ? Pourquoi cette décision ? Les MRE ont-ils été consultés ?
Les MRE de l’Est veulent montrer qu’ils tiennent à leur consul actuel. Pour l’exprimer publiquement, ils envisagent d’organiser un sit-in dans les jours qui viennent devant le consulat.
Leur attachement à Si Driss El Kaissi est réel et sincère car il a su redynamiser les fonctions consulaires dans les huit départements du Grand Est. Aujourd’hui, devant cette réussite, ils ne veulent de personne d’autre comme remplaçant, car les réalisations de Si Driss sont innombrable sur le plan diplomatique, économique, social, culturel et cultuel. Lui et son épouse sont entrés dans les cœurs des Marocains de l’Est.
Il est vrai qu’un appel à candidatures, même à un poste de consul, n’est pas un acte royal de nomination. Il faut donc attendre que ce qui n’est pour l’instant qu’une intention affichée se transforme en décision. Pour l'instant, l'émotion, la colère et l'incompréhension sont de mise dans la communauté marocaine de l'Est.
Portrait de Driss El Kaissi : un diplomate aimé de ses compatriotes
Né le 13 Décembre 1966, Son Excellence Monsieur El Kaissi est un haut fonctionnaire marocain dont l’engagement pour ses missions auprès l’Union européenne n’est plus à prouver. Il occupe aujourd’hui le poste de Consul général du Maroc à Strasbourg et, en parallèle, il est chargé des relations avec le Conseil de l’Europe et le Parlement européen. Ainsi, après une Licence en Sciences économiques à Rabat en 1987 et un DESS d’aptitude à l’administration des entreprises en France en 1999, monsieur El Kaissi décroche un Master en en relations internationales et diplomatie à l’Université Al Akhawayn en 2004.
Si ses recherches académiques portent tout d’abord sur le royaume de Thaïlande où il travaille à l’ambassade du Maroc de 1995 à 2001, il va progressivement gravir les échelons du monde de la diplomatie et se spécialiser dans les relations européennes. Conseiller économique à l’ambassade du Maroc à Moscou en 2004, à Budapest en 2007 où il est promu chef de service en 2011, il devient Ministre plénipotentiaire à la Mission Maroc UE à Bruxelles en 2014. Il est par la suite nommé Second de l’Ambassadeur puis chargé d’affaires ad interim à la Mission UE du Maroc en 2018 et enfin Consul général du Maroc à Strasbourg le 14 septembre 2020.
Il a donc derrière lui une longue carrière diplomatique, même s’il a su garder la tête froide. Bangkok, Moscou, Budapest et Bruxelles. Sincère et volontiers fonceur, il a posé ses valises à Strasbourg en septembre 2020 et ne le regrette pas : « La métropole présente les bienfaits d’une grande capitale, démarre-t-il. En même temps, elle a l’avantage d’être ancrée dans le territoire. » D’ailleurs, de ses premières rencontres en ville, avec les diplomates du Conseil de l’Europe, du Parlement européen, les eurodéputés ou les maires, Driss El Kaissi retient « cette chaleur » qui lui va droit au cœur.