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Maghreb : Ce pays en tête du nombre d'étudiants en France

Maglor - Chaque année, des milliers d’étudiants du Maghreb choisissent la France pour poursuivre leurs études supérieures. Malgré les débats sur l'immigration et les réformes des visas, un pays du Maghreb reste largement en tête du classement des étudiants étrangers en France : le Maroc.

Le Maroc, premier pays hors UE en nombre d'étudiants en France

Selon les données récentes du ministère français de l’Enseignement supérieur et de Campus France, le Maroc arrive en tête des pays non-européens en nombre d’étudiants en mobilité vers l’Hexagone. En 2023, ils étaient plus de 46 000 étudiants marocains inscrits dans les établissements français, un chiffre stable malgré les obstacles administratifs croissants.

Ce chiffre place le Maroc loin devant l’Algérie (deuxième) et la Tunisie (troisième), dans le trio de tête maghrébin. Ensemble, ces trois pays représentent une part significative de la communauté estudiantine étrangère en France.

Des liens historiques, linguistiques et économiques

Cette prédominance s’explique par des liens historiques forts entre la France et le Maroc, mais aussi par la présence d’un réseau d’établissements français sur le sol marocain (lycées, alliances, instituts), facilitant la transition vers les universités françaises. La francophonie joue également un rôle central : pour beaucoup de jeunes Marocains, la langue française reste une passerelle naturelle vers des cursus universitaires internationaux.

À cela s’ajoute une stratégie familiale bien ancrée : les parents marocains perçoivent encore la France comme un tremplin vers des diplômes prestigieux, des opportunités professionnelles et une ascension sociale.

Des défis à relever : visas, intégration, discriminations

Pour autant, tout n’est pas rose. Ces dernières années, plusieurs étudiants marocains ont dénoncé des refus de visa abusifs, une hausse des frais d’inscription pour les non-Européens (passés à plus de 3 770 € en master), et des difficultés d’intégration dans certaines régions.

Des associations étudiantes tirent la sonnette d’alarme : « Il y a une sélection socio-économique de plus en plus dure. Ceux qui viennent aujourd’hui sont soit très brillants, soit très riches », confie un responsable de l’UNEM-France, principale organisation d’étudiants marocains à Paris.

Une diaspora d’excellence qui s’illustre

Malgré ces difficultés, la réussite des étudiants marocains en France est souvent exemplaire. On les retrouve dans les grandes écoles, dans la recherche scientifique, dans les entreprises du CAC 40 ou encore à la tête de startups innovantes.

La France y voit un vivier de talents francophones à fort potentiel. De son côté, le Maroc espère que cette élite formée à l’étranger contribuera demain au développement du Royaume — même si la « fuite des cerveaux » reste un sujet sensible.

Conclusion : une relation à repenser

Le Maroc demeure le principal partenaire universitaire du Maghreb avec la France, mais cette relation mérite d’être rééquilibrée : plus de transparence dans les procédures, davantage de bourses, et un accompagnement renforcé à l’arrivée. Car l’avenir de cette coopération éducative se joue aussi sur le terrain de la confiance.

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