
Maglor- 1er juillet 2025 - Le Maroc confirme sa position de hub stratégique en Afrique en dévoilant un projet d’infrastructure ambitieux : un corridor logistique de plusieurs milliers de kilomètres reliant les pays enclavés du Sahel à l’océan Atlantique. Cette initiative, portée par la vision du Roi Mohammed VI et inscrite dans une dynamique de coopération Sud-Sud, ouvre de nouvelles perspectives économiques, commerciales et géopolitiques pour le continent.
Une infrastructure au service de l’intégration africaine
Lancé officiellement en novembre 2023, le projet baptisé "Initiative Atlantique" vise à relier des pays comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad aux ports marocains, en particulier celui de Dakhla Atlantique, en construction dans le sud du Royaume. Ce port en eau profonde deviendra une plateforme logistique centrale, offrant une sortie directe vers les marchés internationaux pour les pays du Sahel, traditionnellement privés d'accès maritime.
Le corridor inclura des autoroutes, des infrastructures douanières modernes, des plateformes de transit, et des installations de stockage, contribuant à fluidifier le transport de marchandises et à stimuler les échanges intra-africains.
Un projet économique… mais aussi politique
Ce projet dépasse largement la simple infrastructure. Il constitue une réponse concrète aux besoins de connectivité du continent et s’inscrit dans le sillage de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Il renforce aussi la diplomatie économique du Maroc en Afrique, déjà très active via les investissements bancaires, agricoles et énergétiques du Royaume dans plusieurs pays sahéliens.
La portée géopolitique de cette initiative est notable. Elle vient proposer une alternative stratégique face aux influences concurrentes dans la région, notamment celles de l’Algérie, mais aussi de puissances extra-africaines. Le Maroc affirme ainsi son rôle de facilitateur régional, capable de fédérer autour d’un projet concret de développement partagé.
Des défis à relever
Le chemin reste semé d'embûches. Le contexte sécuritaire au Sahel, l’instabilité politique dans certaines zones traversées, ainsi que les besoins financiers colossaux – estimés à plusieurs milliards de dollars – représentent des défis majeurs. Mais la volonté politique, les partenariats avec les institutions africaines et internationales, et l’ancrage du Maroc en Afrique subsaharienne renforcent la crédibilité du projet.