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Immigration : interrogations sur l’efficacité de l’aide européenne au Maroc

Immigration : interrogations sur l’efficacité de l’aide européenne au Maroc

L’Espagne octroie chaque année 30 millions d’euros d’aide au Maroc, en plus des plus de 300 millions d’euros d’aide dont le royaume bénéficie de l’Europe pour lutter contre l’immigration clandestine. Malgré cet appui important, les flux migratoires ne cessent de grimper.

Le Maroc est le deuxième pays qui reçoit le plus d’aide de l’Europe pour la coopération migratoire, soit 346 millions d’euros selon les données de mai 2021 de la Commission européenne, une période qui coïncide avec l’invasion de plus de 10 000 migrants à Ceuta, provoquant une crise migratoire inédite. Malgré cela, le gouvernement de Pedro Sanchez a approuvé l’année dernière une aide de 30 millions d’euros au Maroc, laquelle vient s’ajouter à celles approuvées en 2019 et 2020 pour le contrôle des flux migratoires.

Des sources du ministère de l’Intérieur espagnol, consultées par Europa Press, précisent aussi que, grâce au fonds européen géré par la Fondation internationale et ibéro-américaine pour l’administration et les politiques publiques (FIIAPP), le Maroc a également reçu des équipements militaires et techniques (véhicules tout-terrain, drones, radars, etc.) pour le contrôle des frontières.

Ces aides visent à « contribuer au financement du déploiement des autorités marocaines dans leurs activités de lutte contre l’immigration clandestine, le trafic de migrants et la traite des êtres humains », avait assuré en novembre 2018 le président Sanchez. Mais en dépit de ces actions de soutien au Maroc, le flux migratoire n’a pas chuté. Au contraire, elle prend des proportions alarmantes, passant de 76,9 % en 2021 à 239,5 % au cours des trois premiers mois de 2022, en raison des assauts de migrants subsahariens à la clôture de Melilla, les 2 et 3 mars.

De janvier à décembre 2021, 41 632 migrants sont entrés irrégulièrement en Espagne, soit une augmentation de 21,9 % par rapport aux 32 513 enregistrés en 2019, avant le début de la pandémie de Covid-19. Pourtant, le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a récemment salué la « parfaite » coopération migratoire avec le Maroc, soulignant que la crise sanitaire ayant entraîné la fermeture des frontières, était à l’origine de l’augmentation des flux migratoires.

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