
Maglor - Le poste frontalier d’Oum Teboul, à l’extrême est de l’Algérie, connaît à nouveau une saturation inhabituelle en ce mois de septembre. Contrairement aux grands mouvements estivaux de juillet et août, cette affluence tardive s’explique par un choix stratégique de nombreux voyageurs algériens : profiter des tarifs plus avantageux pratiqués en Tunisie une fois la haute saison terminée.
Des files de voitures interminables
Ces derniers jours, des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent de longues files de véhicules, s’étirant sur plusieurs kilomètres jusqu’à la commune de Hadada, non loin de la frontière. Un flux qui ne répond plus uniquement au pic touristique classique, mais qui traduit une tendance croissante : voyager en septembre pour bénéficier de prix réduits.
En effet, à cette période, l’hébergement, la restauration et les loisirs connaissent une baisse significative en Tunisie. Les familles algériennes en profitent pour réserver des forfaits hôteliers attractifs, fréquenter des plages moins bondées, tout en maîtrisant leur budget. Pour beaucoup, septembre devient le mois idéal pour allier détente et optimisation financière.
L’impact de la nouvelle allocation touristique
Cette dynamique est renforcée par la récente revalorisation de l’allocation touristique, désormais fixée à 750 euros par voyageur. Une mesure qui facilite considérablement les paiements en devise dans les établissements hôteliers tunisiens, souvent exigeants sur ce point.
Pour les familles, cette somme représente un apport essentiel pour couvrir une partie significative des frais de séjour. Combinée à la baisse des prix hors saison, elle ouvre de nouvelles perspectives de vacances transfrontalières, expliquant l’intensification du trafic bien après la fin des congés scolaires.
Pression persistante sur Oum Teboul
Cet afflux, même tardif, continue de mettre sous tension le poste frontalier d’Oum Teboul, principal point de passage terrestre entre l’Algérie et la Tunisie. Les délais d’attente s’allongent, et les conditions de passage restent difficiles en raison du manque de moyens supplémentaires. Un problème récurrent déjà dénoncé par de nombreux voyageurs.
Une relation algéro-tunisienne renforcée
Au-delà des aspects logistiques, cette tendance illustre la force des liens touristiques et culturels entre l’Algérie et la Tunisie. Le pays du Jasmin demeure la destination étrangère la plus prisée par les Algériens. L’importance des flux, y compris hors saison, témoigne d’une relation bilatérale solide et active.
Pour les professionnels du tourisme tunisien, cette ruée algérienne en septembre s’annonce comme une bouffée d’oxygène bienvenue, surtout après une saison estivale jugée mitigée. Si le phénomène se confirme dans les prochaines années, il incitera sans doute les deux pays à renforcer les infrastructures frontalières et à repenser leurs capacités d’accueil, afin d’accompagner cette évolution des pratiques touristiques.