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La future flèche de Notre-Dame-de-Paris prend son envol à Briey, en Lorraine

L’assemblage de la future flèche de Notre-Dame de Paris a franchi jeudi en Lorraine une étape clé, avec une répétition générale du montage de son socle, près de quatre ans après l’incendie de la cathédrale.

(AFP) - Le “montage à blanc”, effectué pendant deux jours sur le site industriel de Briey (Meurthe-et-Moselle), vise à s’assurer que les différents éléments du socle s’emboîteront comme il faut lorsqu’ils seront assemblés sur le toit de Notre-Dame.

La flèche, qui mesurera 66 m comme son modèle du XIXe siècle, est constituée de cinq parties, dont un “tabouret”, son socle sur quatre appuis fabriqué dans du chêne d’exception, qui à lui seul pèse 80 tonnes.

Lentement, des grues ont soulevé les pieds de ce “tabouret”, afin qu’ils s’insèrent au millimètre près dans le tablier central.

Les éléments du tabouret seront ensuite démontés et « acheminés dans les tout prochains jours sur le chantier à Paris, où ils seront assemblés et grutés avant de prendre leur place définitive, à trente mètres de hauteur, aux quatre angles de la croisée du transept », a précisé une porte-parole du chantier.

Ce montage à blanc est un « moment charnière », commente Rémi Fromont, un des trois architectes en chef de la reconstruction du monument. « On passe de la théorie à la pratique, c’est la répétition générale avant le vrai levage et la pose sur la cathédrale en avril », a-t-il expliqué.

« Depuis quatre mois, on a tracé et validé les plans, puis tracé les épures au sol selon la méthode ancestrale du piquage et du lignage », explique Patrick Jouenne, responsable des charpentiers. « C’est le chantier d’une vie », poursuit-il. « Cette reconstruction est un chef-d’œuvre. » Le bois utilisé pour fabriquer le tabouret provient de pièces issues de chênes de taille exceptionnelle, récoltés dans la forêt domaniale de Bercé, dans la Sarthe.

Livraison au 15 avril

Refaire la charpente de Notre-Dame, c’est aussi « faire perdurer la tradition dans le traçage et l’assemblage des charpentiers de l’époque », souligne Mathias Gauthier-Morfoise, conducteur de travaux chez Cruard, l’une des entreprises chargées du projet.Nommé par Emmanuel Macron pour piloter la restauration de la cathédrale, le général Jean-Louis Georgelin se félicite de voir que « l’engagement pris en termes de délais sera tenu, avec patience et ténacité. Il en va de la réputation de la France ! ».

« Bientôt on verra dans le ciel de Paris la flèche et son coq », ajoute-t-il. « La livraison du tabouret est prévue pour le 15 avril 2023, quatre ans après l’incendie. »

La célèbre flèche, identique à la précédente conçue par l’architecte Viollet-le-Duc et qui s’était effondrée dans l’incendie du 15 avril 2019, « devrait poindre à nouveau dans le ciel de Paris d’ici la fin de l’année », avait indiqué début février l’établissement public maître d’ouvrage du chantier de reconstruction.

Elle culminera aussi à 96 m du sol, avec les mêmes matériaux d’origine, du chêne pour la structure (220 tonnes) et du plomb pour la couverture et les ornements (140 tonnes).

La réouverture de la cathédrale est prévue fin 2024, selon le ministère de la Culture.

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