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"Caution retour" pour les étudiants étrangers en France : Une mesure contestée au cœur de la polémique sur la loi immigration

Etudiants-Maglor-Maroc

Par Maglor - La controverse entourant la loi sur l'immigration s'intensifie, mettant en lumière la "caution retour" pour les étudiants étrangers, récemment remise en question par le président Emmanuel Macron. Cette disposition suscite des critiques majeures, notamment de la part du monde universitaire, qui dénonce une discrimination financière.

Selon le texte adopté par le Parlement, les étudiants étrangers se verraient contraints de verser une caution avant la délivrance de leur première carte de séjour temporaire. Cette somme, bloquée sur un compte, serait restituée à l'étudiant à l'expiration de son titre de séjour, lors du renouvellement ou en cas d'obtention d'un autre titre avec un changement de motif. L'objectif affiché est de garantir que l'étudiant dispose des ressources nécessaires pour retourner dans son pays une fois son visa expiré.

La "caution retour" a été l'un des points de désaccord majeurs ayant conduit à la démission de Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur, qui aurait obtenu la promesse d'une révision de ces mesures si elles étaient censurées par le Conseil constitutionnel.

Le montant de la caution demeure une inconnue cruciale, mais le président Macron a exprimé ses réserves quant à l'idée, affirmant que la France devait continuer à attirer des talents et des étudiants du monde entier. La ministre Elisabeth Borne a mentionné des montants symboliques de "10 euros, 20 euros", mais a également souligné la possibilité de révisions ultérieures.

L'exemple de l'Allemagne a été invoqué pour expliquer cette mesure, mentionnant que les étudiants doivent déposer 11 000 euros sur un compte bloqué. Cependant, la réglementation allemande permet la restitution progressive de cette somme à l'étudiant tout au long de l'année. En comparaison, la "caution retour" en France suscite des inquiétudes quant à son impact sur l'attractivité du pays pour les étudiants internationaux.

Les réactions dans le monde de l'enseignement supérieur ont été vives, dénonçant une "discrimination par l'argent". France Universités a qualifié la mesure de "discrimination par l'argent" et appelé à sa suppression, soulignant que les étudiants internationaux constituent une part significative de la population estudiantine en France.

Les dirigeants d'écoles de commerce renommées ont également exprimé leur opposition à cette mesure, la qualifiant de "mécanisme économiquement et juridiquement aberrant". Ils redoutent le flou entourant le montant de la caution et craignent des variations arbitraires, soulignant le risque d'une politique publique instable, sujette à des modifications ultérieures par l'exécutif.

La "caution retour" s'inscrit ainsi au cœur d'un débat animé, remettant en question les fondements de la politique d'immigration et d'accueil des étudiants étrangers en France.

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