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"Un pas vers l'autre" à la mosquée de Tomblaine avec Anouar Kbibech

Opération réussie pour la mosquée Assalam de Tomblaine. Son opération de communication "Portes ouvertes" a été un succès mais aussi un révélateur d'une attente de dialogue partagée. Cette initiative s'inscrivait dans le cadre l'appel du conseil français du culte musulman. Le président du CFCM, Anouar Kbibech, a honoré de sa présence ce "pas vers l'autre" dans l'agglomération nancéienne.

Après avoir rencontré François Hollande à la Grande Mosquée de Paris, le président du Conseil Français du Culte Musulman, Anouar Kbibech, s'est rendu à la mosquée Assalam de Tomblaine. Il est arrivé en retard, mais il avait une bonne excuse. Il était retenu par le président de la République qui a effectué une visite-surprise à la Grande mosquée de Paris. 

Des centaines de personnes ont investi la mosquée de Tomblaine dimanche après-midi dans le cadre des journées portes ouvertes. Beaucoup n'ont pas trouvé de place à l'intérieur de l'édifice. Plusieurs personnalités politiques et administratives étaient présentes pour accueillir le président du CFCM. On remarquait notamment la présence de Chaynesse Khirouni, députée, Marie Argouach, sous-préfète, directrice de cabinet auprès du préfet de Meurthe-et-Moselle, Franck Pilcer, Conseiller délégué à la culture et aux droits de l’homme à la mairie de Nancy et Véronique Billot représentante de Mathieu Klein, président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. Toutes ces personnalités ont été accueillies par Rachid Sekkour, président de la mosquée de Tomblaine et Amine Nejdi, Imam.

L'importance du public de l'agglomération nancéienne qui a répondu à cette invitation portes ouvertes montre le désir de dialogue de la part de beaucoup de non-musulmans avec les représentants du culte musulman. Longuement, avec pédagogie, l’imam du lieu, Amine Nedji, a répondu à toutes les questions.

Mohamed Labzioui

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L'islam en France "n'est plus" une religion de l'étranger (CFCM)

Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech, a affirmé dimanche 10 janvier à la Grande-Mosquée de Paris que l'islam en France "n'est plus la religion de l'étranger" et qu'il faudra désormais composer avec.

"L'islam en France n'est plus la religion de l'étranger, c'est la deuxième religion de France dont il faut composer avec et l'intégrer", a-t-il tenu à souligner devant la presse, présente en force à la journée "Portes ouvertes sur les mosquées", initiative organisée durant le week-end dans la majorité des mosquées et salles de prière de France.

Le président du CFCM, qui animait cette journée, en compagnie du recteur de la mosquée, Dalil Boubakeur, a insisté sur le fait que les membres des différentes communautés en France doivent être "côte à côte" et non pas "face à face", pour que tout le monde puisse vivre ses convictions "en toute sérénité".

Il a indiqué que les Musulmans, en général, sont "très affectés" par les événements "douloureux" liés aux attentats terroristes qu'a connus la France et les Français de confession musulmane qui en sont "doublement touchés".

 

"Les musulmans sont très affectés par ce qu'il se passe et les Français de confession musulmane sont doublement touchés par ces attentats et actes tragiques, parce que ces actes sont commis au nom de leur religion et les valeurs de l'islam sont à des années lumières de ce qui se passe", a expliqué Anouar Kbibech, rappelant que ces portes ouvertes ont été organisées pour "montrer que l'islam n'a rien à voir avec ces actes terroristes et cette violence aveugle".

Pour le recteur de la Grande-Mosquée de Paris, ces portes ouvertes ont été initiées pour "dépasser les caricatures et toutes les images qui pourraient brouiller l'image de l'islam", relevant qu'il y a beaucoup de questions soulevées par les Français autour de l'islam, du Coran et des pratiques de l'islam qu'il faudra "décrypter" pour donner, aux visiteurs, la "véritable image" de l'islam "pour qu'ils ne se trompent pas trop".

Au sujet des attentats terroristes perpétrés en France, il s'est dit "outré" par des actes qui "violent la loi, l'humanité, toute civilisation et toute conception normale de la religion".

"Nous sommes révoltés par ce que font ces criminels. Le monde doit combattre ces barbaries qui déshonorent, en utilisant le prétexte de la religion, partout les musulmans", ajoutant que "c'est lamentable et injuste de voir notre religion traitée comme une religion de la violence".

 

Sollicité pour une réaction sur la dernière édition de Charlie Hebdo, Dalil Boubakeur a tenu à affirmer que la liberté de la presse est "fondamentale".

"Les journaux écrivent ce qu'ils veulent, caricaturent ce qu'ils veulent et ce qu'ils ne veulent pas. C'est une guerre fondamentale pour notre société et des gens sont morts pour ça", a-t-il dit.

Abondant dans le même sens, le président du CFCM a souligné que la liberté de la presse est "pour nous sacrée", ajoutant qu'au nom des principes de la République, "il y a liberté et fraternité, mais il y a également égalité et il faut qu'elle soit entre tous les citoyens".

"Il faut répondre à des mots par des mots, à des coups de crayon par des coups de crayon et non pas des Kalachnikovs ou par des décapitations", a-t-il insisté rappelant que le prophète de l'islam, qui était critiqué pendant qu'il était à la Mecque, il opposait, à chaque fois, le pardon et la miséricorde à ses détracteurs.

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