
"Pour moi, l'Algérie c'est plein de choses: c'est une source d'amour inépuisable, c'est mon enfance... C'est ma madeleine de Proust", explique la réalisatrice et actrice française Maïwenn dont le nouveau film, ADN, en salles le 28 octobre, est un récit intimiste sur le deuil et la quête identitaire.
(Agences de presse) - "ADN n'est pas un film sur l'Algérie", insiste-t-elle. Pourtant, ce pays, qui fut celui de son grand-père, est présent en filigrane tout du long de ce long-métrage. Comme lorsqu'il reprend une phrase d'une chanson d'Idir, décédé en mai dernier. Ou lorsqu'il évoque, à travers le personnage de Neige (jouée par Maïwenn), le livre Nedjma, chef d'oeuvre du romancier Kateb Yacine (1929-1989). L'Algérie est présente jusque dans l'affiche du film, qui représente Maïwenn dans une manifestation du mouvement Hirak de contestation populaire - mais c'est le seul aspect politique du film.
L'Algérie "malade de sa dictature"
Si elle devait faire un film dédié à l'Algérie, projet auquel elle pense depuis des années, "il développerait les rapports entre nos deux pays. C'est ce film-là que j'aimerais faire", affirme la réalisatrice de 44 ans. En attendant, elle juge que ce pays "malade politiquement est tenu par la dictature même si officiellement c'est la démocratie".
Dans ADN, un drame non dénué d'humour, Maïwenn incarne Neige, très proche de son grand-père algérien qui, en l'élevant, l'a sauvée de sa mère toxique et de son père castrateur. Mais à la mort du patriarche, la famille se déchire. Choix du cercueil, des rites funéraires... Tout tourne au conflit. Neige, bouleversée par cette mort, va se lancer dans une quête identitaire qui la poussera à faire un test ADN et à demander la nationalité algérienne.
Ce film, Maïwenn l'a voulu aussi contre le racisme "sans l'évoquer directement", et pour les immigrés. "Quelqu'un m'a dit : en sortant de ton film, je me suis senti citoyen du monde. C'est le plus beau compliment qu'on puisse me faire".