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Vers un règlement politique définitif du conflit du Sahara : la vision marocaine de l’autonomie comme modèle de souveraineté éclairée

Dans les prochains jours, l’attention mondiale se portera sur le Conseil de sécurité des Nations unies, où les discussions autour de la question du Sahara marocain devraient marquer un tournant décisif dans un conflit artificiel qui dure depuis plusieurs décennies. Tous les signaux indiquent qu’une issue politique favorable au plan marocain d’autonomie sous la pleine souveraineté du Royaume se profile à l’horizon.
Cette dynamique intervient dans un contexte d’appui international croissant à la vision marocaine, notamment de la part des États-Unis, et à la faveur du repositionnement de la France, revenue à son rôle historique de soutien à l’intégrité territoriale du Maroc, après une période de réserve diplomatique. Paris a récemment proposé d’examiner le modèle politique de la Polynésie française à titre comparatif pour l’opérationnalisation de l’autonomie. Toutefois, si cette proposition traduit une ouverture positive, elle reste en deçà du modèle marocain, unique par sa légitimité historique, politique et souveraine, conçu comme une solution définitive consacrant l’unité nationale, et non comme un mécanisme transitoire ou postcolonial à la manière des expériences occidentales.

L’initiative marocaine, comme l’ont souligné de nombreux experts en droit international et en gouvernance des crises, ne se réduit pas à une offre de négociation limitée, mais constitue une vision stratégique complète visant l’intégration totale des provinces du Sud dans l’édifice constitutionnel du Royaume.
Elle repose sur deux principes essentiels :la souveraineté nationale est indivisible et non négociable ; et la régionalisation avancée est la voie la plus efficace pour garantir la participation politique et le développement intégré.
Ainsi, l’autonomie proposée ne saurait être interprétée comme une indépendance atténuée ni comme une transition vers l’autodétermination, mais comme une forme évoluée d’unité dans la diversité, reconnaissant les spécificités locales à l’intérieur d’une souveraineté pleinement assumée.

La particularité du modèle marocain réside dans son caractère endogène, émanant d’une volonté nationale inclusive plutôt que d’une pression internationale. Fruit de larges consultations menées par le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), qui regroupe notables et représentants des populations locales, il jouit d’une légitimité interne solide et d’une crédibilité internationale croissante.
La proposition marocaine établit un équilibre subtil entre la participation politique locale et la préservation de la sécurité nationale : la défense, la sécurité et la politique étrangère demeurent les prérogatives exclusives de l’État central, tandis que des compétences étendues sont attribuées aux régions dans les domaines législatif, économique, culturel et éducatif, conformément à la philosophie de la régionalisation avancée.

En ce qui concerne la question soulevée par certains juristes quant à la possibilité de créer des partis politiques régionaux, la vision marocaine s’appuie sur le principe du pluralisme national, évitant ainsi toute résurgence de régionalismes étroits ou de tendances séparatistes.
Le Maroc, tout en élargissant l’espace démocratique dans ses provinces du Sud, a prévu des garanties constitutionnelles rigoureuses interdisant la création de formations politiques contraires à l’unité nationale. L’expérience catalane en Espagne a démontré qu’une ouverture politique dépourvue de cadre souverain clair peut engendrer des mouvements indépendantistes déstabilisateurs. Le Maroc, anticipant ce risque, a défini dès l’origine les limites de l’autonomie comme solution finale, non révisable et non sécessionniste.

Sur le plan sécuritaire, la création d’une police autonome demeure soumise au principe d’unité de l’État. La sécurité reste une compétence souveraine exercée par les institutions nationales, avec la possibilité d’impliquer des agents locaux dans une police territoriale placée sous le contrôle du pouvoir central. En effet, permettre la constitution de forces indépendantes pourrait, comme l’ont montré certaines expériences internationales, mener à une dualité d’autorité contraire à l’esprit même du projet marocain, fondé sur le renforcement de la souveraineté plutôt que sur son partage.

Dans une perspective prospective, le Conseil de sécurité s’oriente vers l’adoption d’une nouvelle résolution soutenant explicitement l’initiative marocaine, après que le dernier rapport du Secrétaire général des Nations unies a qualifié le plan d’autonomie de cadre « sérieux, crédible et réaliste ».
La France, en coordination avec les États-Unis, devrait œuvrer à inscrire cette orientation dans le texte onusien, renforçant la portée internationale du plan marocain et isolant davantage la diplomatie algérienne, déjà affaiblie par la position récente de la Russie, reconnaissant la pertinence du projet marocain comme seule solution pragmatique et applicable.

Le repositionnement français, évoquant l’exemple , n’est pas une simple initiative diplomatique conjoncturelle, mais le reflet d’une prise de conscience européenne : la stabilité du Maghreb et du Sahel dépend de la résolution définitive de ce dossier sur la base d’une approche réaliste conciliant souveraineté et développement.
Par sa vision stratégique et son ancrage dans le développement, le Maroc a su transformer la question du Sahara, passant de la logique du conflit à celle de la construction institutionnelle. L’autonomie n’est pas, dans cette optique, une concession, mais l’expression la plus accomplie de la souveraineté à travers la décentralisation politique et la cohésion territoriale.

En conclusion, le dossier du Sahara marocain s’achemine vers une résolution définitive consacrant la prééminence diplomatique du Maroc et inaugurant une nouvelle phase de mise en œuvre politique de l’autonomie sous la pleine souveraineté du Royaume.
Une vision qui érige l’unité nationale en fondement du développement, et qui affirme que l’avenir se construit sur la légitimité et la souveraineté, non sur les illusions séparatistes.

lahoucine Bekkar Sbaai 
Analyste politique et expert stratégique

Région
Rabat - Salé - Kénitra
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