
La dernière édition de Paris Match consacre sa couverture et six pleines pages intérieures au vingtième anniversaire de l'accession de Mohammed VI au pouvoir.
"Un souverain doit se faire de la solitude une amie et de la méfiance une compagne". C'est en ces termes que la journaliste Caroline Pigozzi titre son article sur les 20 ans de Mohammed VI sur le trône marocain.
Un souverain doit penser à la trace qu'il laissera dans l'Histoire, se faire de la solitude une amie et de la méfiance une compagne. Difficile, en effet, d'avoir une attitude totalement naturelle quand on détient le pouvoir exécutif et religieux. Côté cour, personne n'est jamais le copain d'un roi de droit divin, même si feu Hassan II tutoyait son peuple et parlait de lui en disant « nous ».
Côté bilan, le magazine dresse des louanges et les nuance aussitôt : "Le Maroc ne ressemble plus à ce qu'il était il y a quelques années. Il n'est plus cahoté sur des chemins de terre à la lueur des bougies, 90 % des foyers sont électrifiés. Beau bilan, qu'il convient de nuancer. Le peuple attend toujours le ruissellement d'une croissance soutenue… La pauvreté, certes réduite, demeure dans certaines régions ; le taux d'alphabétisation stagne, la fuite des cerveaux continue, le chômage des jeunes demeure élevé… Mohammed VI en a-t-il conscience ? Son adresse à la nation la veille des célébrations, d'une voix neutre, sans effet oratoire, laissait percer l'autocritique. Lui qui avait suscité tant d'espoir en début de règne a souligné que les progrès accomplis « n'ont malheureusement pas encore eu des répercussions suffisantes sur l'ensemble de la société marocaine".
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