
Excédées, les Marocaines, réunies au sein de l’Union de l’Action féministe (UAF), appellent à la « tolérance zéro envers la violence à l’égard des femmes ».
Au vu de la sauvagerie dont sont victimes bon nombre de femmes, au Maroc, l’Union de l’Action féministe (UAF) dit stop. Parmi les victimes, de jeunes femmes comme Amina, Khadija, Hasna et Hanane, rapporte femmesdumaroc.com.
Dans le rang des victimes, il y a des femmes violées, torturées, qui ont mis fin à leur vie ou qui ont été lâchement assassinées.
Après avoir dénoncé ces horreurs, l’UAF passe à une autre étape. Dans un post publié sur sa page Facebook, elle appelle à la « tolérance zéro envers la violence à l’égard des femmes ». C’est d’ailleurs le thème de sa campagne, lancée en début d’année, dans le cadre du réseau EuroMed.
Pour que cet appel produise un impact, l’Association invite le gouvernement à « instaurer des programmes de prévention contre la violence à l’égard des femmes au niveau des écoles, des médias, des réseaux sociaux, à prendre en charge également les rescapés et à être intransigeant vis-à-vis des coupables ».
Créée en 1987, l’UAF est une association non gouvernementale à but non lucratif, dont l’objectif est de renforcer le statut social et juridique des femmes et d’éliminer toutes les formes de discrimination à leur égard.
Dans le communiqué publié par l'UAF, celle-ci pousse un coup de colère dénonçant une situation qui n’aura que trop duré. Citant des exemples éloquents de victimes dont le cas de Hanane, la jeune femme de 24 ans violée, torturée et assassinée à Rabat en juin dernier, l’UAF s’insurge contre l’horreur appelant à ne plus fermer les yeux et à agir.
Soulignant qu’une grande partie des victimes de viol ne déposent pas plainte croyant préserver ainsi la dignité de leurs familles du ”Âr” (la honte) ou encore par peur de représailles ou parce qu’elles n’ont pas confiance en la justice, l’UAF estime que “souvent, les autorités de sûreté ne bougent que lorsque la victime est tuée”. En contre partie, “les criminels, eux, n’hésitent pas à exposer leurs crimes, à publier leurs horreurs. Il est dangereux que l’on banalise cette situation et plus dangereux encore que l’on diffame la victime au lieu du criminel”, met en garde l’association.
Appel aux consciences, aux forces vives, l’association veut identifier les responsabilités de chacun au lieu de “scander des slogans vides et répéter: ‘tous responsables’”, précise-t-elle dans son communiqué. L’UAF souligne ainsi que les tâches de chaque partie doivent être définies avec exactitude pour une action plus concrète et ciblée. “L’Etat est le premier concerné par la sécurité, la sûreté et la quiétude de ses citoyens et citoyennes. Le budget le plus important est accordé au ministère de l’Intérieur à cet effet”, soutient l’association. Et d’ajouter, dans son identification des responsabilités, que le gouvernement se doit de préserver la sécurité des femmes en leur apportant un cadre législatif adéquat. “Il se doit d’instaurer des programmes de prévention contre la violence à l’égard des femmes au niveau des écoles, des médias, des réseaux sociaux, prendre en charge également les rescapés et être intransigeant vis-à-vis des coupables”, explique-t-elle.