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Musique et cinéma : Michel Legrand nous a quittés

Le compositeur Michel Legrand, trois fois oscarisé et célèbre créateur des thèmes des films «Les Parapluies de Cherbourg» et «Les Demoiselles de Rochefort», est décédé dans la nuit à Paris à l'âge de 86 ans, alors qu'il s'apprêtait à retrouver la scène.

(AFP) -  «Il s'est éteint chez lui à 03H00 du matin aux côtés de son épouse la comédienne Macha Méril», a indiqué son attaché de presse à l'AFP. 

Au cours d'une carrière de plus de 50 ans qui lui a valu une renommée mondiale, ce musicien touche-à-tout a travaillé avec les plus grands de Ray Charles à Orson Welles, en passant par Jean Cocteau, Frank Sinatra, Charles Trenet et Édith Piaf. 

«Comme certains dieux hindous, Michel est un être multiforme. On a l'impression qu'aucune discipline musicale ne lui résiste», écrivait le compositeur Stéphane Lerouge en avant-propos de l'autobiographie de Michel Legrand parue en 2013. «Le jour où l'on fera le point sur son apport à la musique, on découvrira un créateur que la France a peut-être sous-estimé», ajoutait-il. 

D'abord accompagnateur et arrangeur pour des chanteurs, Michel Legrand avait commencé à composer des musiques de films dans les années 60 avec l'émergence de la Nouvelle vague, travaillant pour Agnès Varda, Jean-Luc Godard, et surtout son complice préféré Jacques Demy. 

Outre les musiques des «Parapluies de Cherbourg» et des «Demoiselles de Rochefort», qui ont lancé la comédie musicale à la française, on lui doit aussi celle de «Peau d'âne». Michel Legrand s'était d'ailleurs remis à sa table de travail afin de créer des musiques supplémentaires pour une version scénique de «Peau d'âne», à l'affiche depuis novembre au théâtre Marigny à Paris. 

Le spectacle est encore l'affiche jusqu'à la mi-février. Le compositeur devait aussi donner deux concerts au Grand Rex, à Paris, en avril, en compagnie de ses «amis» l'accordéoniste Richard Galliano, la soprano Natalie Dessay, le compositeur Michel Portal et le guitariste Sylvain Luc «Pour moi, il est immortel, de par sa musique et sa personnalité», a réagi auprès de l'AFP le compositeur et chef d'orchestre français Vladimir Cosma. 

«C'était une personnalité tellement optimiste, avec une sorte de naïveté dans l'optimisme, il voyait tout en rose!» En pleine gloire, il avait décidé de s'installer aux États-Unis en 1966. «C'est un vrai risque de quitter la France, en débarquant à Hollywood sans véritable engagement», écrivait-il dans son autobiographie, qualifiant ce pas de «partie de roulette russe». 

Il est le père de Dominique Rageys (née en 1952), fondatrice avec son mari du rallye « Maroc Classic »

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