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Les règles à respecter pour vendre du muguet le 1er mai dans la rue

Vendre du muguet dans la rue le 1er mai alors qu'on n'est pas commerçant est tout à fait possible mais il faut toutefois respecter certaines règles.

Des règles que le ministère de l'Intérieur rappelle sur son site internet le 24 avril 2018. Cette pratique, qui fait office d'exception (car toute vente de rue est soumise à autorisation) est souvent encadrée par la commune concernée, dans le cadre d'un arrêté municipal. Parmi les mesures à respecter, reprises par ces arrêtés municipaux : la nécessité de respecter une distance minimum avec le fleuriste le plus proche. A Chelles par exemple, l'arrêté municipal donne ainsi une distance minimum de 50 mètres.

Il est aussi interdit d'installer des tables, chaises, tréteaux ou d'autres accessoires pour la vente. "Seuls les fleuristes ont la possibilité de le faire devant leur boutique", précise le ministère de l'Intérieur. Il faut aussi veiller à ce que la vente ne pose pas de problème ou de gêne aux piétons ou aux automobilistes. Les vendeurs, qu'ils soient particuliers ou acteurs associatifs, doivent faire en sorte de laisser un passage aux uns et aux autres. La mairie de Chelles ajoute même dans son arrêté qu'il est "formellement interdit aux vendeurs d'importuner les promeneurs et d'attirer leur attention par des appels, annonces, etc."

Concernant la fleur elle-même, impossible de vendre autre chose que des brins. Et il n'est pas non plus possible d'ajouter d'autres fleurs au bouquet, les compositions florales ne pouvant être vendues que par des professionnels. Le muguet doit être cueilli en forêt, vendu sans emballage et en petite quantité.

Enfin, cette exception n'est valable que le 1er mai. Les autres jours de l'année, la vente de muguet à la sauvette n'est pas permise !

En savoir plus

Derrière ses apparences de petite fleur humble et discrète, le muguet dévoile la fierté d’une fleur pleine de talents. Emblème incontournable du 1er Mai, le muguet annonce le retour des beaux jours et s’offre comme un porte-bonheur. La tradition raconte que l’on peut entendre la douce musique de ces blancs grelots dans nos forêts et nos sous-bois …

De nombreuses légendes entourent la naissance du muguet. Dans la mythologie, on raconte que le dieu Apollon aurait créé le muguet afin d’offrir à ses neuf nymphes aux pieds nus un tapis doux et parfumé sur lequel marcher.
 
La légende chrétienne narre l’histoire de Saint Léonard, ermite réfugié en forêt qui dût se battre contre un dragon. Sorti vainqueur de la bataille, on dit que les gouttes de sang qu’il versa au cours de la bataille donnèrent naissance à des pieds de muguet. Cette légende expliquerait en partie la croyance que le muguet porterait chance.
 
Les Celtes attribuaient déjà des vertus porte-bonheur à cette plante : sa floraison signifiait le retour du printemps et de l’abondance de la nature.
Au Moyen Age, mai était le mois des mariages, appelés en ces temps « accordailles ». La tradition voulait que l’on accroche un bouquet de muguet à la porte de la bien-aimée, dont la blancheur des fleurs symbolisait la pureté.
 
A la Renaissance, dans les campagnes françaises, il était de coutume de s’offrir du muguet pour chasser les difficultés de l’hiver. Le 1er mai 1560, de passage dans la Drôme, le roi Charles IX se vit offrir un brin de muguet. Agréablement surpris, il décida de reprendre cette tradition à la cour l’année suivante en offrant aux dames un brin de muguet en guise de porte-bonheur : la coutume acquit ainsi rapidement ses lettres de noblesse. Au XIXe siècle autour de Paris, les cueillettes de muguet donnaient lieu à des fêtes populaires.

Le 1er mai 1886 à Chicago, les syndicats américains mirent en marche un mouvement revendicatif dans le but de réclamer la journée de huit heures de travail. Malgré plusieurs actions et des dizaines de morts, leur requête ne fut pas entendue.
 
En 1889 à Paris, le Congrès de la IIe Internationale Socialiste entra à son tour dans la lutte pour la réduction du temps de travail. Le 1er mai fut alors désigné comme journée de revendication, en souvenir des événements de Chicago. Le combat ne fut pas vain : le traité de Versailles adopta la journée de huit heures de travail.
En 1941 sous l’Occupation, le maréchal Pétain déclara le 1er mai « Fête du Travail et de la concorde sociale » afin de rallier les ouvriers au gouvernement de Vichy. Le jour devint férié, chômé et payé. L’églantine rouge, jusque-là symbole des contestations du 1er mai et du socialisme, fut alors remplacé par le muguet, en fleur à cette période de l’année.
Cette mesure du 1er mai comme jour férié fut reprise en 1947 après la guerre par le gouvernement issu de la Libération.
 
Aujourd’hui, le muguet est plus que jamais la fleur du 1er mai, autant pour sa portée politique que pour ses vertus porte-bonheur. Et ce jour-là dans la rue, chacun a le droit de vendre des brins de muguet !

Source : Interflora

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