
Face à l'afflux de fausses informations sur les réseaux sociaux, plusieurs initiatives dignes de confiance agissent pour aider les internautes à démêler le vrai du faux. Des initiatives qui se multiplient aussi au Luxembourg, comme ailleurs. Voici l'expérience luxembourgeoise du Zentrum fir politesch Bildung (ZpB).
Un virus qui se serait échappé d'un laboratoire proche de la ville de Wuhan, une pandémie liée à l'apparition de la 5G ou encore une capacité à s'autotester en retenant sa respiration dix secondes. Voici quelques exemples d'informations qui circulent ces derniers jours sur le web en lien avec le covid-19. Mais «il ne faut pas croire tout ce qui est dit», alerte vendredi Marc Schoentgen, le directeur du Zentrum fir politesch Bildung (ZpB), au micro de la radio 100,7.
La fondation, dont la mission est éduquer à la citoyenneté, précise qu'il ne faut pas pour autant tomber dans l'extrême inverse et «ne plus croire à rien». En d'autres termes, le ZpB appelle à la méfiance plutôt qu'à la défiance. Marc Schoentgen conseille ainsi de trouver des «sources de confiance», qu'il s'agisse de contacts ou de médias reconnus pour leur fiabilité.
Alors pour aider les internautes, le ZpB a mis en ligne un guide destiné à mieux s'y retrouver face à l'infobésité présente sur internet. A la différence du décodeur du journal Le Monde ou le blog de l'AFP, l'outil proposé par la fondation luxembourgeoise se veut interactif. Les internautes doivent ainsi répondre à dix questions, sur le contenu, la tonalité ou la présentation du message. «Si ce n'était pas clair, la probabilité qu'il s'agisse d'une fake news est grande», explique Marc Schoentgen.
Ce combat contre les infox est également déclaré de l'autre côté de l'Atlantique par Facebook. Depuis jeudi, le géant des réseaux sociaux propose ainsi à ses quelque 2,5 milliards d'utilisateurs à travers le monde une nouvelle fonctionnalité permettant d'alerter les internautes lors de la consultation d'une information non fiable. Cette fonctionnalité a été élaborée en partenariat avec 60 organisations de vérifications des faits, et ce, dans plus de 50 langues.
De son côté, Mark Zuckerberg, le cofondateur du site web, affirme que «des centaines de milliers» de contenus liés au covid-19 qui pouvaient «représenter un danger imminent pour la santé» ont d'ores et déjà été supprimés au mois de mars, tels que le pouvoir de l'eau de javel pour guérir le virus.
Pour autant, ces outils technologiques semblent être une parade limitée. Pour Marc Schoentgen, la seule véritable solution se trouve dans l'éducation. Dans cette optique, le centre d'éducation politique met à disposition «du matériel supplémentaire». Concrètement, il s'agit de jeux, vidéos et fiches de travail ludiques visant à sensibiliser les enfants et adolescents au danger des fausses informations, alors qu'internet, par exemple, représente la première source d'informations médicales pour 62% des jeunes filles. Le ZpB espère ainsi que parents et enseignants prennent le relais pour développer de bons réflexes, dès le plus jeune âge.