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Le vaccin AstraZeneca jugé «sûr et efficace»

Le vaccin AstraZeneca jugé «sûr et efficace»

Le sérum du laboratoire suédo-britannique «n'est pas associé» à un risque plus élevé de caillots sanguins, a annoncé jeudi l'Agence européenne des médicaments (EMA).

(AFP) - «Le comité est parvenu à une conclusion scientifique claire: il s'agit d'un vaccin sûr et efficace», a déclaré jeudi la directrice exécutive de l'EMA, Emer Cooke, lors d'une visioconférence. «Ses avantages dans la protection des personnes contre le Covid-19, avec les risques associés de décès et d'hospitalisation, l'emportent sur les risques possibles», a ajouté Mme Cooke.

Le régulateur européen, basé à Amsterdam, «a également conclu que le vaccin n'était pas associé à une augmentation du risque global d'événements thromboemboliques ou de caillots sanguins», a précisé la directrice. Mme Cooke a toutefois expliqué que l'EMA «ne peut exclure définitivement» un lien entre le vaccin élaboré par le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca et des troubles de la coagulation rares. 

Une quinzaine de pays, dont l'Allemagne, la France et le Luxembourg, ont suspendu par précaution l'utilisation de ce vaccin, après le signalement d'effets secondaires possibles, tels que des troubles de la coagulation et la formation de caillots. 

L'annonce de l'Agence européenne intervient quelques minutes après que la Commission n'informe qu'elle allait activer une procédure contractuelle pour résoudre le conflit avec le laboratoire dont les livraisons de vaccins anti-Covid sont nettement inférieures aux chiffres prévus initialement. «Nous avons l'intention d'envoyer une lettre à AstraZeneca, une lettre qui va nous permettre d'engager un dialogue avec l'entreprise dans le cadre d'un processus de résolution de conflit», a déclaré un porte-parole de l'exécutif européen à Bruxelles. 

Chaque partie a la possibilité d'envoyer une lettre à l'autre partie pour l'inviter à participer à une procédure de résolution de conflit qui aura lieu 20 jours plus tard entre les dirigeants exécutifs de la Commission européenne et de la société, a précisé un autre porte-parole. «Le but est d'arriver à une résolution du conflit sur une base de bonne foi pour faire en sorte que le conflit puisse être résolu de manière satisfaisante pour tout le monde», a-t-il expliqué.

«Il ne faut pas sous-estimer, pour une grande entreprise comme AstraZeneca, le préjudice qui lui est causé lorsque l'UE pose un tel acte» en engageant une procédure de résolution de conflit, a commenté un haut responsable européen. Le laboratoire AstraZeneca doit livrer au deuxième trimestre 70 millions de doses de son vaccin anti-Covid - dont l'utilisation est actuellement suspendue par plusieurs pays -, beaucoup moins que les 180 millions promises dans le contrat signé avec l'Union européenne.

Au premier trimestre, l'UE devrait avoir reçu au total quelque 30 millions de doses d'AstraZeneca, contre 90 millions prévues par le groupe pharmaceutique suédo-britannique. Alors que l'américain Pfizer a résolu rapidement ses difficultés de production de vaccins, «il y a un problème spécifique à AstraZeneca. Il y a une grande suspicion dans les milieux européens (que le groupe) a vendu plusieurs fois les mêmes doses et n'est pas capable» en conséquence d'assurer ses livraisons à l'UE, souligne le haut responsable.

 

En savoir plus

La France reprendra vendredi après-midi son programme de vaccination avec ce sérum, a annoncé jeudi soir Jean Castex. Vendredi matin, la Haute autorité de santé « actualisera sa recommandation s’agissant du vaccin AstraZeneca, afin que nous puissions reprendre immédiatement dans la foulée, dès demain après-midi, la campagne de vaccination », a déclaré le Premier ministre.

Grâce à la reprise des vaccinations avec AstraZeneca « et aux livraisons qui arrivent, nous tiendrons les objectifs que nous nous sommes fixés », a-t-il assuré. A savoir : « Nous voulons avoir vacciné, d’ici la mi-avril, au moins 10 millions de personnes, soit la totalité des personnes vulnérables volontaires aujourd’hui éligibles à la vaccination : tous les plus de 75 ans et, parmi les personnes de plus de 50 ans, celles qui présentent un facteur de risque ».

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