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La course au vaccin vire à la guerre des chiffres

Alors que l’Union européenne annonce la signature avec Pfizer, la Russie revendique 92% d’efficacité pour son vaccin contre le coronavirus. Et le Maroc s'en remet au vaccin chinois.

(La Tribune de Genève) - Coup de communication ou résultats solides, difficile à dire. Mais en revendiquant ce mercredi 92% d’efficacité pour son vaccin contre le coronavirus, intitulé Spoutnik-V, le Fonds souverain russe (RDIF) et l’institut de recherche Gamaleïa confirment le tournant électrique que prend la concurrence. Car l’annonce intervient deux jours après la communication du laboratoire américain Pfizer et de l’allemand BioNTech qui, en assurant 90% d’efficacité, a fait s’envoler les marchés et généré de grands espoirs.

À tel point que la Commission européenne annonce également ce mercredi avoir approuvé un contrat avec Pfizer et BioNTech, pour acheter jusqu’à 300 millions de doses de leur vaccin. Andrea Ammon, directrice du Centre européen de contrôle des maladies (ECDC), a même avancé une date possible pour les premiers traitements. «En étant optimiste, premier trimestre de l’an prochain mais je ne peux pas être plus précise», a affirmé la responsable sanitaire.

Résultats pas publiés

Dans le cas russe comme américain, les résultats ne sont pour l’heure fondés que sur des communiqués de presse et non des études médicales revues par les pairs. Tous les deux sont en fin de phase 3 des essais cliniques mais l’annonce russe surprend car la Russie s’est montrée jusqu’ici avare concernant la documentation scientifique de ce vaccin vanté par le président Vladimir Poutine. Les créateurs du Spoutnik-V ont assuré mercredi que la recherche sera publiée sous peu «dans une des principales revues médicales au monde et évaluée par des pairs».

Quel que soit le type de vaccins utilisés, de nombreuses questions subsistent, tant sur la durabilité de la protection que sur les défis logistiques qu’il génère. Par ailleurs, les différentes agences nationales de surveillance des médicaments devront encore approuver ces traitements pour qu’ils soient mis sur le marché. Ce n’est qu’après cela que la production pourra effectivement débuter. Mais la guerre des chiffres est bel et bien en marche.

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