
Le président américain se différencie de Donald Trump, qui allait au-devant de tous les désirs du Premier ministre israélien et de sa droite nationaliste. C'est une ombre portée sur l'envolée des récents accords d'Israël avec des pays arabes.
(AFP) - Benyamin Netanyahou n’a plus tout à fait « carte blanche » à Washington. Donald Trump offrait au Premier ministre israélien tout ce qu’il voulait : transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, ambassadeur américain partisan de la colonisation juive, pseudo « plan de paix » validant l’annexion de fragments de la Cisjordanie.
Joe Biden, bien qu’il se soit déclaré « sioniste » lorsqu’il était sénateur, a signifié à Netanyahou qu’il ne peut plus se conduire en enfant gâté. Lors d’un échange téléphonique, mercredi 19 mai, le Président américain a sèchement exigé « une désescalade aujourd’hui », autrement dit immédiate, des bombardements israéliens sur Gaza.
Une « véritable opportunité pour avancer »
Les États-Unis risquaient de se retrouver isolés à l’Onu, où la France poussait pour un cessez-le-feu. Biden a aussi tenu compte de la grogne dans les rangs du Parti démocrate, rapportée par le New York Times. Le parti change. Il a fait place aux minorités et glissé vers la gauche. La représentante du Michigan Rachida Tlaib, d’origine palestinienne, a interpellé, mardi, le Président en visite dans une usine automobile de la banlieue de Detroit. Et l’importante minorité arabe y a manifesté. Le sénateur Bernie Sanders, lui, a déposé une motion visant à stopper une importante livraison d’armes à Israël.
Ce vendredi, Biden a salué le cessez-le-feu, une « véritable opportunité pour avancer ». Tout indique qu’il veut rétablir un (relatif) équilibre. Il a assuré à Israël qu’il lui fournirait de quoi réapprovisionner l’« Iron Dome », son bouclier antimissile. Mais il veut aussi participer à la reconstruction de Gaza et ressusciter l’Autorité palestinienne.
Selon son entourage, cité par le Washington Post, il devrait rompre avec le laisser-faire de Trump, qui permettait à Israël et ses colons de grignoter la Palestine. Reste à savoir s’il ira au-delà des molles condamnations de tous ses prédécesseurs.