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Enseignant décapité : "Nous sommes doublement horrifiés par ce crime abject car c'est un nouvel affront à notre foi et à notre religion", s'indigne le CFCM

Les réactions de condamnation de l'attentat contre un professeur d'histoire à Conflans-Sainte-Honorine se multiplient en France, notamment parmi les représentants des Musulmans.

"Quoi de plus révoltant, de plus consternant; de plus offensif ?" (Mohammed Moussaoui (CFCM)

Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman réagit sur franceinfo à l'assassinant vendredi à Conflans-Sainte-Honorine de Samuel Paty, professeur d'histoire de 47 ans par un jeune homme russe d'origine tchétchène qui l'a décapité. 

 « En ce moment de recueillement mes pensées, mes prières sont pour la victime, sa famille et ses proches, ses élèves et ses collègues du collège. Nous sommes doublement horrifiés par ce crime abject car c'est un nouvel affront à notre foi et à notre religion », a réagi samedi 17 octobre sur franceinfo Mohammed Moussaoui, président du CFCM (Conseil français du culte musulman)

« Quoi de plus révoltant, de plus consternant, de plus offensant de voir un de nos concitoyens assassinés au nom de notre religion. Evoquer les caricatures du prophète de l'islam pour justifier ce crime ignoble est une insulte à la mémoire du prophète lui-même et à son message", a-t-il asséné. Selon Mohammed Moussaoui, "une personne a le droit de ne pas aimer, voire même de détester une caricature, mais rien, absolument rien ne saurait justifier l'assassinat d'un homme". Il dénonce un "odieux et ignoble crime ».

« Les familles doivent faire confiance aux enseignants investis d'une mission noble et dont faisait partie cet enseignant, celle de l'éducation, de la transmission des valeurs à même de faire de nos enfants des citoyens de demain libres, à même de les prémunir contre les propagandes des prêcheurs de la haine ».

Mohammed Moussaoui

"Pour nous, Muslmans, c'est une quadruple peine" (Ghaleb Bencheikh

Figure respectée dans les milieux musulmans, Ghaleb Bencheikh préside la Fondation de l’islam de France (FIF). Sa «détermination à venir à bout de ces actes est absolue», explique-t-il à «Libération». Il insiste aussi pour dire : "Pour nous, Musukmans c'est une quadruple peine".

«  Le cauchemar se poursuit mais notre détermination à venir à bout de ces actes est absolue. Nous n’abdiquerons jamais. Notre volonté de résistance est totale. Manifestement, le criminel qui a commis cet acte méconnaît le respect que la tradition islamique porte au maître, à celui qui enseigne. Ahmed Chawki, un poète mort en 1932, a écrit ce vers: «Lève-toi et marque ton respect à l’égard du maître car le maître a failli être un prophète.» (...) L’horreur et l’effroi nous frappent tous. Au-delà de la sidération, notre engagement à éradiquer le terrorisme islamiste ne souffre aucun atermoiement. (...)

Nous répétons ce discours selon lequel l’islam est une religion de paix, qu’il ne faut pas faire l’amalgame. Mais ce n’est pas suffisant, loin de là. Il est nécessaire de revenir à la dimension d’amour et de miséricorde, de non-violence. De revenir à la figure du Prophète qui, battu et lapidé, rétorque [à l'instar de Jésus sur la croix, ndlr]: «Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.» Cela doit être la priorité de tous les imams de France qui doivent l’enseigner du haut de leur chaire." 

Ghaleb Bencheikh

Hakim Miftah, vice-président du Conseil du culte Musulman de Normandie, dénonce un « assassinat qui ne saurait être assimilé à notre religion ». Dans un communiqué adressé samedi 17 octobre, il ne tergiverse pas une seconde.

« Je condamne fermement l'assassinat odieux commis hier à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) d'un professeur d'histoire-géographie. Cet attentat a été commis au nom de ma religion, l'Islam. Cet acte inacceptable, qui nous horrifie, ne saurait être assimilé à notre religion qui n'a jamais prôné le terrorisme ».

Hakim Miftah, vice-président du Conseil régional du culte Musulman.

« Acte barbare »

C’est par la voix de Talha Rashid, son directeur des affaires publiques, que l’Association musulmane Ahmadiyya de France (Amaf), a tenu à réagir. 

« Notre association, présente dans plus de 200 pays et dont le siège national est présent à Saint-Prix dans le Val-d'Oise depuis près de 40 ans, prône un Islam pacifique et le dialogue-interreligeux."
« Face à cette triste nouvelle, notre communauté ne peut être qu’attristée de constater qu’une nouvelle fois la violence a ressurgi éveillant de douloureux épisodes d’attaques et d’attentats que notre pays a connus. La communauté Ahmadiyya de France présente ses sincères condoléances à la famille et aux proches de la victime. »
« Au nom de la communauté Ahmadiyya je condamne fermement et sans aucune réserve cet assassinat barbare, et j’exprime tout mon soutien à la famille et aux proches de la victime. Cet acte barbare est aux antipodes des enseignements de l’Islam, qui enseigne que tuer une personne innocente revient à tuer l’humanité entière." 
Ashfaq Rabbani

 

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