Partager sur :

Voyager en bateau vers l’Algérie : polémique autour de l’interdiction de certains véhicules

Maglor - Paris – Avril 2025. Une nouvelle mesure imposée par les autorités algériennes concernant le transport maritime des véhicules cet été provoque colère et confusion parmi les membres de la diaspora algérienne, notamment en France. En ligne de mire : la restriction de certaines catégories de véhicules sur les ferries reliant l’Europe à l’Algérie.

Une mesure surprise, un été sous tension

Vendredi 25 avril, Algérie Ferries a annoncé que, du 15 juin au 15 septembre 2025, plusieurs types de véhicules seraient interdits d’accès à ses navires à destination des ports d’Alger et d’Oran. Corsica Linea a confirmé suivre cette directive, tandis que les autres compagnies maritimes (Baleària, Trasmediterránea, GNV, Nouris Elbahr Ferries) n'ont pas encore publié d'avis officiel. Cependant, toutes sont concernées : la décision vient directement du ministère algérien des Transports, invoquant un besoin de désengorgement des ports pendant la haute saison.

Quels véhicules sont concernés ?

La nouvelle réglementation interdit l’embarquement des :

  1. Véhicules neufs importés (destinés à la revente),

  2. Véhicules de moins de trois ans importés par des particuliers,

  3. Véhicules utilitaires (fourgons),

  4. Véhicules de plus de sept places.

C’est ce dernier point qui a particulièrement enflammé les réseaux sociaux. De nombreuses familles algériennes, notamment résidant en France, voyagent traditionnellement à bord de monospaces ou SUV de sept ou huit places. « Comment rejoindre l’Algérie avec ma famille nombreuse ? », s’interroge une internaute, tandis qu’un autre lance : « On pénalise les familles au lieu de cibler les trafiquants ».

Un député tente de rassurer

Face à la vague d’inquiétude, le député Abdelouahab Yagoubi, représentant les Algériens de France, est monté au créneau. En contact avec le ministère algérien des Transports, il a publié lundi 28 avril un message sur Facebook pour clarifier la situation :

« La restriction vise les abus liés aux importations déguisées pendant la période estivale, et non les véhicules familiaux transportant passagers et bagages personnels », a-t-il précisé.

Ainsi, les familles voyageant en règle ne devraient pas être concernées. Les véhicules utilisés à des fins commerciales ou transportant des marchandises en grandes quantités, eux, seront refusés à l’embarquement.

 Mais une application floue

Malgré cette tentative d’apaisement, de nombreuses interrogations subsistent : comment les compagnies maritimes feront-elles la distinction entre usage familial et usage commercial ? Quels contrôles seront mis en place ? L’absence de directives précises laisse craindre des décisions arbitraires aux portes des navires.

À moins de deux mois du début de la saison estivale, les compagnies et les autorités algériennes sont désormais sous pression pour apporter des éclaircissements. La diaspora, elle, attend des réponses concrètes.

Partager sur :