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Des historiens propose de restituer les biens de l'émir Abdelkader à l'Algérie

Maglor - Dans une étape historique vers la réconciliation et la compréhension mutuelle, la Commission d'historiens mixte composée de cinq membres français et cinq membres algériens a tenu sa première réunion en Algérie, annonçant des propositions significatives en faveur de la reconnaissance des événements du 19e siècle.

La commission, réunie à Constantine, ville natale de l'historien français Benjamin Stora, membre éminent de cette instance, a formulé des propositions importantes en vue de la restitution des biens symbolisant la souveraineté de l'État algérien. En particulier, la restitution des biens de l'émir Abdelkader, héros de la résistance à la colonisation française et fondateur des prémices d'un État algérien, a été mise en avant.

Selon la télévision algérienne, la commission a également décidé de se pencher sur l'établissement d'une "chronologie des crimes coloniaux" survenus au cours du 19e siècle. Cette initiative marque un pas significatif vers la reconnaissance des souffrances endurées pendant la période coloniale et ouvre la voie à une compréhension commune de cette partie de l'histoire partagée entre la France et l'Algérie.

L'un des points saillants de la réunion a été la volonté affirmée de la commission de restituer tous les biens symbolisant la souveraineté de l'État algérien, y compris ceux appartenant à l'émir Abdelkader, ainsi que les crânes restants de résistants à la colonisation du 19ᵉ siècle. Ces gestes de restitution visent à reconnaître et à réparer, dans la mesure du possible, les conséquences de la colonisation sur le patrimoine culturel et historique de l'Algérie.

Cette démarche s'inscrit dans le cadre des efforts conjoints entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui, en août 2022, avaient annoncé la création de cette commission d'historiens. L'objectif déclaré était de "regarder ensemble cette période historique" du début de la colonisation française en 1830 jusqu'à la fin de la guerre d'indépendance en 1962.

La commission a également prévu de remettre à l'Algérie deux millions de documents numérisés relatifs à la période coloniale, ainsi que des archives liées à la période ottomane du début du 16e siècle. Des mesures concrètes ont été décidées pour renforcer la coopération académique, notamment la réalisation d'une bibliographie commune des recherches et sources sur le 19e siècle, ainsi qu'un programme d'échanges et de coopération scientifique entre les deux nations.

Ces développements marquent un jalon dans les relations franco-algériennes, offrant une opportunité unique de revisiter et de comprendre les événements qui ont marqué cette période cruciale de l'histoire commune. La Commission, par ses propositions et son engagement, ouvre la voie à une reconnaissance mutuelle et à la promotion de la compréhension historique entre la France et l'Algérie.

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