
« L’ultime semaine ». Après des jours de rumeur persistante, la une du journal Liberté de ce jeudi 7 avril ne laisse plus de place au doute : le quotidien francophone algérien cessera bientôt de paraître.
L’assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la société éditrice du journal a acté hier sa dissolution. Sa dernière parution est fixée au 14 avril prochain.
Mercredi, son actionnaire majoritaire, l’homme d’affaires Issad Rebrab, a maintenu sa décision de dissoudre la société éditrice du média, sans possibilité de reprise malgré les appels au sein de la société civile pour sauvegarder ce titre emblématique de la presse algérienne contemporaine. ...
« A une époque, nous étions un repère en matière de presse au Maghreb et dans le monde arabe », rappelle Hassane Ouali, qui déplore les coups successifs portés à la presse algérienne. « Cela n’arrange personne, pas même l’Etat ni le pouvoir politique. Ce n’est pas dans son intérêt que des journaux qui portent la parole libre et contradictoire disparaissent. »
La disparition du média serait le résultat de pressions politiques. Ces derniers mois, plusieurs de ses journalistes ont été inquiétés par la justice. Par exemple, Rabah Karèche, correspondant à Tamanrasset (sud), qui a été incarcéré entre avril et octobre 2021 après la publication d’articles relatant les contestations locales d’un nouveau découpage administratif. Le 11 octobre, le journaliste a été condamné en appel à un an de prison dont six mois ferme pour « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public ». (Le Monde)
"Mais, qu’ils sachent que l’Algérie ne peut se réjouir d’une telle fin. Parce qu’elle sait que la mort d’un journal est souvent suivie de la naissance d’un démon." (Hassane Ouali)
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