
Maglor - Tanger, le 1er juillet 2025 – Après plus de quatre décennies de débats, de reports et de rêves d’ingénieurs, le tunnel sous-marin entre le Maroc et l’Espagne devient enfin un projet tangible. L’annonce officielle, relayée ce lundi par plusieurs médias européens et africains, marque une étape historique pour le continent africain et pour l’ensemble de la Méditerranée occidentale.
Un vieux rêve en passe de se réaliser
Évoqué dès les années 1980, ce projet visait à créer un lien physique entre l’Europe et l’Afrique en passant sous le détroit de Gibraltar, entre Punta Paloma, dans le sud de l’Espagne, et Malabata, à l’est de Tanger. Long d’environ 42 kilomètres, dont 28 kilomètres immergés, le tunnel aura une profondeur maximale de 475 mètres, ce qui en ferait l’un des ouvrages les plus complexes et profonds jamais construits.
Une relance stratégique
Le projet a été relancé ces derniers mois dans un contexte marqué par la volonté de renforcement de la coopération entre l’Union européenne et l’Afrique. Soutenue par les deux gouvernements, cette infrastructure s’inscrit dans la vision du Corridor Atlantique du Maroc, un vaste projet visant à connecter l’Afrique de l’Ouest aux marchés européens. L’Espagne, de son côté, y voit une opportunité géostratégique pour affirmer son rôle de pont entre les deux continents.
Les défis techniques en passe d’être maîtrisés
Si le défi technique est colossal, les technologies modernes de creusement, notamment les tunneliers de dernière génération fournis par Herrenknecht, rendent le chantier envisageable. Les études géologiques, en cours jusqu’à l’été 2025, sont financées par l’Union européenne dans le cadre du plan NextGenerationEU. Des sismomètres ont été installés pour surveiller l’activité tectonique et garantir la sécurité de l’ouvrage.
Un projet aux retombées multiples
Outre la performance technique, le projet est porteur de retombées économiques, sociales et géopolitiques majeures :
- Échanges commerciaux facilités entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest.
- Mobilité humaine accrue : étudiants, travailleurs, familles pourront circuler plus rapidement.
- Renforcement des partenariats euro-africains, dans un contexte de reconfiguration des équilibres globaux.
Le tunnel pourrait accueillir à terme jusqu’à 10 millions de passagers et 6 millions de tonnes de marchandises par an.
Un symbole fort pour les Marocains du monde
Pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE), ce projet représente bien plus qu’une infrastructure. C’est un pont symbolique entre les deux rives, entre racines et avenir, entre le nord et le sud. Il conforte aussi la position du Maroc comme carrefour stratégique entre continents, un rôle voulu par le Roi Mohammed VI à travers de nombreux chantiers structurants, dont le Port de Nador West Med, la LGV Tanger-Casablanca ou encore le projet gazoduc Maroc-Nigeria.
Et maintenant ?
Les résultats définitifs des études de faisabilité sont attendus d’ici fin 2025. Si les conditions sont réunies – viabilité technique, financement mixte public/privé, entente diplomatique durable – les travaux pourraient démarrer à l’horizon 2030.