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À Davos, l'Ukraine obtient l'espoir d'armes «plus lourdes et plus modernes»

À Davos, l'Ukraine obtient l'espoir d'armes «plus lourdes et plus modernes»

Bientôt des armes "plus lourdes et plus modernes" pour l'Ukraine: c'est ce qu'a annoncé mercredi le secrétaire général de l'Otan à Davos, où le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé des décisions plus rapides de ses alliés sur l'aide fournie à son pays face à l'invasion russe.

(AFP) - Le groupe de contact pour l'Ukraine, qui rassemble quelque cinquante pays emmenés par les Etats-Unis, se réunit vendredi sur la base américaine de Ramstein en Allemagne pour coordonner la poursuite de l'aide à Kiev.

"Le message principal sera un soutien accru avec des armes plus lourdes et plus modernes", a indiqué Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Alliance atlantique, lors d'une table ronde du Forum économique mondial, qui se réunit cette semaine dans la station de ski suisse.

Peu auparavant, M. Zelensky était intervenu par visioconférence pour lancer un "appel à de la vitesse", où il était difficile de ne pas voir une allusion aux hésitations de l'Allemagne pour autoriser la livraison à son pays de chars Leopard.

Ces derniers font partie des chars lourds modernes et de conception occidentale que Kiev réclame à ses alliés et qui, selon les experts, seront cruciaux dans les batailles à venir dans l'Est de l'Ukraine.

Beaucoup de pays occidentaux ont annoncé une augmentation de leur aide militaire ces dernières semaines, au risque de fâcher Moscou, mais le Royaume-Uni a été ce weekend le premier pays à promettre des chars lourds, des Challenger 2.

"La tyrannie avance plus vite que les démocraties", a déploré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Le temps que le monde libre utilise pour réfléchir est utilisé par un Etat terroriste pour tuer", a-t-il accusé.

"Trois minutes le 14 janvier, (c'est) le temps qu'il a fallu à un missile russe pour faire des centaines de kilomètres, frapper un immeuble résidentiel à Dnipro, et tuer au moins 45 personnes", a-t-il encore ajouté.

Les chars Abrams

La pression est particulièrement montée ces derniers jours sur le chancelier allemand Olaf Scholz afin qu'il autorise rapidement la livraison à l'Ukraine de Leopard, des chars de combat très puissants.

Tout envoi de matériel de guerre de fabrication allemande doit en effet recevoir le feu vert de Berlin. Des dirigeants finlandais, lituanien, polonais et britannique avaient encore appelé mardi à une décision rapide.

Olaf Scholz, qui s'exprimait juste avant le président Zelensky à Davos, n'a fait aucune annonce en la matière dans son discours et a éludé une question explicite sur l'envoi de Leopard 2 en Ukraine pendant une session de questions-réponses à l'issue de son intervention.

"Nous ne soutenons pas seulement l'Ukraine avec des moyens financiers et de l'aide humanitaire mais aussi avec beaucoup d'armes", s'est-il contenté de dire, sans jamais prononcer le mot "char".

Le parti social-démocrate du chancelier allemand est réticent à la livraison de ces puissants blindés, estimant qu'elle risquerait d'entraîner une escalade avec Moscou, évaluent les observateurs.

Selon le journal allemand Sueddeutsche Zeitung, le chancelier aurait lié l'envoi de chars Leopard à la condition que Washington en fasse de même.

Le Wall Street Journal, citant un responsable allemand, a également rapporté que Berlin n'accepterait de livrer des chars que si les Etats-Unis promettent également d'en fournir.

Contacté par l'AFP, un porte-parole du gouvernement allemand a refusé de confirmer ces informations.

A Washington, des responsables américains expriment en privé depuis plusieurs jours leurs réserves sur l'envoi de chars lourds les plus avancés, les Abrams, citant des questions de formation et de maintenance.

"Je ne pense pas que nous en soyons là", a déclaré mercredi à la presse le numéro trois du Pentagone, Colin Kahl.

"Le char Abrams est un équipement très compliqué. Il est cher, il requiert une formation difficile, il a un moteur d'avion à réaction. Je crois qu'il consomme 11 litres de kérosène au km", a souligné M. Kahl, sous-secrétaire à la Défense pour la stratégie.

"Ce n'est pas le système le plus facile à entretenir", a-t-il ajouté, sans toutefois exclure un changement de la position américaine à l'avenir.

Egalement présent à Davos, le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a cependant fait état de "signaux très bons et positifs" concernant de potentielles annonces de livraisons d'armes lors de la réunion à Ramstein.

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