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Ciao Gina

Ciao Gina

Icône adulée du Septième art dotée d’une beauté à couper le souffle, Gina Lollobrigida a collaboré avec des metteurs en scène célèbres et joué avec de très grands acteurs. Elle laisse derrière elle une dense carrière d’actrice.vC’est une légende qui a tiré sa révérence aujourd’hui à l’âge de 95 ans.

Gina Lollobrigida, de son vrai nom Luigina Lollobrigida, est une actrice et photographe italienne, née le 4 juillet 1927 à Subiaco et morte le 16 janvier 2023 à Rome. Issue d’une modeste famille du milieu ouvrier contrainte de quitter sa province pour Rome, Gina Lollobrigida, attirée par le milieu artistique, s’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts. En 1945, elle joue un rôle dans la comédie Santarellina, par Eduardo Scarpetta, au Teatro della Concordia de Monte Castello di Vibio (Italie), le plus petit théâtre à l’italienne du monde. Elle se voit confier le rôle principal dans un roman-photo qui va la faire remarquer par le milieu cinématographique. Elle participe également à des concours de beauté; en 1947, elle termine deuxième au concours de Miss Rome et troisième à celui de Miss Italie.

Une plastique qui crève l’écran

Durant quatre longues années (1947 à 1951), le cinéma ne lui offrira que des rôles secondaires, jusqu’au film de Christian-Jaque, Fanfan la Tulipe, où elle interprète, aux côtés de Gérard Philipe, un rôle qui donnera un autre élan à sa carrière cinématographique. Qui ne se souvient pas de la fameuse réplique de Gérard Philipe faisant allusion au décolleté aussi généreux que plantureux de l’actrice. Elle épouse, le 15 janvier 1949, le médecin Milko Škofič qui, abandonnant son activité, devient son impresario, mais ils divorceront en 1971.

Après un détour par Hollywood, où elle se voit obligée de repousser les avances de Howard Hughes, elle se retrouve devant les caméras de René Clair pour Les Belles de nuit, en 1952, et de Luigi Comencini pour Pain, Amour et Fantaisie, en 1953, suivi l’année suivante par Pain, Amour et Jalousie, où elle envoûte Vittorio De Sica, deux triomphes qui dépassent largement les frontières du pays. Elle atteint enfin une notoriété internationale avec John Huston, qui la fait jouer auprès de Humphrey Bogart dans Plus fort que le diable, et le Britannique Carol Reed dans Trapèze avec Burt Lancaster et Tony Curtis. Elle sera l’inoubliable Esmeralda dans Notre-Dame de Paris auprès d’Anthony Quinn dans le rôle du difforme Quasimodo.
En Italie, La Marchande d’amour de Mario Soldati et La Belle Romaine de Zampa confortent son statut de vedette. Elle tourne avec Vittorio De Sica Anna de Brooklyn et avec Jules Dassin La Loi. Elle repart ensuite aux États-Unis où elle crève l’écran devant les caméras de John Sturges, en 1958, avec Frank Sinatra et Steve McQueen dans La Proie des vautours, puis celles de King Vidor, en 1959, dans Salomon et la Reine de Saba, avec pour partenaire Yul Brynner en remplacement de Tyrone Power lorsque ce dernier succombe à la suite d’une attaque cardiaque en direct sur le plateau.

Une rare beauté et un talent de comédienne

En décembre 1953, on pouvait lire ceci dans les Cahiers du cinéma : "La charmante Gina Lollobrigida a été lancée par la gorge. Une gorge généreuse en vérité et faite d’une matière à la fois marmoréenne et transparente qui fascine le regard et énerve la main. Ceux qui ont vu La Marchande d’amour, de Mario Soldati, adapté de La Provinciale, d’Alberto Moravia, savent maintenant que Gina ne dispose pas seulement d’une gorge, d’un nombril et d’une très belle chute de reins, mais aussi d’un très sûr et très sensible talent de comédienne."

Au début des années 1960, à Hollywood, Gina Lollobrigida s’illustre dans Le Rendez-vous de septembre, de Robert Mulligan, aux côtés de Rock Hudson, avant de rejoindre l’Europe en 1962 pour Vénus impériale, de Delannoy, où elle prête sa beauté à Pauline Bonaparte, La Mer à boire avec Jean-Paul Belmondo et La Femme de paille avec Sean Connery. Ces films rencontrent peu de succès à l’exception de celui de Jean Delannoy.

Privilégiant la comédie, Gina Lollobrigida paraît encore dans Les Poupées, de Mauro Bolognini, et Moi, moi, moi et les autres, du vétéran Alessandro Blasetti (avec Silvana Mangano et Walter Chiari), avant de retrouver Rock Hudson dans Étranges compagnons de lit, de Melvin Frank, et de rejoindre avec Alec Guinness le Paradiso, hôtel du libre-échange, adapté de Georges Feydeau par Jean-Claude Carrière et mis en scène par l’anglais Peter Glenville.

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