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Lorraine : les papillons de jour disparaissent

Les papillons de jour sont en danger. C’est ce qu’indique un rapport de l’Office National de la Biodiversité, publié le 1er juillet 2022. Celui-ci fait état de la disparition de 66% des 301 espèces de papillons présentent initialement sur le territoire métropolitain.

Parmi elles, figurent 51 espèces de papillons de jour, disparues ou non revues depuis longtemps en Lorraine et plus généralement dans le Grand Est, sur les 157 espèces d’origine. 

Ces dernières années, plusieurs études ont montré le déclin important des populations d'insectes, partout en Europe, confirmant le constat réalisé sur le terrain par les naturalistes.

Le phénomène est multifactoriel et difficile à cerner mais les principales causes sont connues : la disparition, transformation et fragmentation des habitats, les pollutions (notamment les pesticides) et le changement climatique.

Les papillons de jour, connus de tous, constituent un groupe d’espèces « ambassadeur » pour la biodiversité des insectes : l’évolution de ces populations témoigne de l’état des milieux où elles vivent.

Ce travail compare la liste historique des papillons de jour (présence pendant la période allant de 1900 à 2000) avec la liste actuelle (présence confirmée entre 2000 et 2020). Il aboutit ainsi à l’évaluation de la part des espèces ayant disparu d’au moins un département. La force de cette démarche réside dans une prise de recul sur le temps long et sur l’ensemble du territoire métropolitain. Cela confirme par ailleurs une tendance de fond au déclin de la répartition des insectes.

> 66 % des espèces de papillons de jour vivant en France métropolitaine ont disparu d’au moins un département qu’elles occupaient au siècle dernier.

En moyenne, chaque espèce a disparu de l’équivalent de 4 départements. Ces disparitions locales touchent la totalité de la métropole puisque tous les départements ont perdu au moins une espèce, et en moyenne, les départements ont perdu 11 espèces de papillons de jour. Cependant, certains départements sont plus impactés que d’autres : les départements les plus urbanisés de France ont perdu plus de 30 % de leurs espèces.

Plus précisément, les espèces qui déclinent sont les espèces « spécialistes », c’est-à-dire celles qui dépendent d'un type de milieu naturel particulier. Les espèces des prairies sont particulièrement concernées.

Il s'agit par exemple de papillons dépendant :

Or ces milieux sont aussi en déclin. La destruction des habitats due à l'urbanisation des milieux, la fertilisation azotée, l’assèchement des zones humides et les changements de pratiques comme l’abandon des élevages extensifs ou l'intensification de l'exploitation des milieux en sont à l'origine.

Cette étude complète le constat alarmant déjà effectué sur d’autres espèces communes spécialistes, comme les oiseaux (voir l’indicateur de l’ONB sur les oiseaux communs).

Pour produire cet indicateur, un important travail d'expertise, fondé sur près de 2 000 000 de données publiques d'observation de l'inventaire du patrimoine naturel (INPN), a été effectué par l'Opie, en lien étroit avec les acteurs du plan national d’action papillons de jour. Il s'agit du premier indicateur dédié aux insectes publié par l'ONB.

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