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Les journalistes de la presse quotidienne de Lorraine protestent

Les journalistes du Républicain Lorrain affiliés au Syndicat national des journalistes sont mécontents et protestent contre leur direction. Ils lui reprochent de laisser couler le bateau de cette belle entreprise qui a connu ses heures de gloire quand elle appartenait à la famille Puhl-Demange.

Le journal connait en effet une hémorragie de ses rédacteurs qui préfèrent aller travailler ailleurs, là où ils sont davantage respectés. Le dernier en date à avoir tirer sa révérence est Anthony Villeneuve, journaliste politique très apprécié du Républicain Lorraine, et correspondant local du Monde. Il quitte le RL pour travailler à la Chambre de commerce de Luxembourg.

Ce mouvement messin est aussi exprimé à Nancy pour l'Est-Républicain et dans les quotidiens du Grand Est qui ont tous été rachetés par le Crédit Mutuel pour former le groupe EBRA. Depuis ces rachats multiples et successifs, la presse quotidienne de qualité est à l'agonie dans la région.

Le communiqué du SNJ

La rédaction du Républicain Lorrain assiste à la lente érosion de ses effectifs : en cinq ans, le nombre de journalistes a reculé de 25 % ! Ils étaient 146 au 31 décembre 2017, ils ne sont plus que 110 au 31 décembre 2022.

Le 24 janvier, c'est le chef d'édition de Metz, journaliste depuis 16 ans au RL, qui a quitté l'entreprise.

La direction ne peut pas détourner le regard : elle a une responsabilité immense dans ce bilan. Ses orientations stratégiques et l'organisation du travail qu'elle a mise en place participent activement à la défection de ses meilleurs éléments.

Le SN] déplore ces pertes lourdes de sens et de conséquences. Il ne peut que regretter le départ d'éléments moteurs de la rédaction, pour certains « purs produits » de la maison, reconnus pour leur éthique, leur sérieux, leur implication, leur sens du compromis, leur abnégation.

Quel gâchis !

Le SN] rappelle que la crédibilité du titre repose en grande partie sur le professionnalisme de ses journalistes. Ils connaissent leur métier et sont dépositaires d'une mission d'intérêt général.

Il appelle la direction à revoir ses orientations stratégiques avant qu'il ne soit trop tard.

Car le plus dur, ce n'est pas la chute, c'est l'atterrissage.

« Le droit au public à une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste, rappelé dans la Déclaration des droits de l'Homme et la Constitution française, guide le journaliste dans l'exercice de sa mission. » Charte d'éthique professionnelle des journalistes

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