Partager sur :

En crise, les urgences de Thionville recrutent 12 soignants

La direction du CHR de Metz-Thionville a annoncé le recrutement de six infirmiers et six aide-soignants, alors que le service des urgences est en crise. Toujours insuffisant pour le syndicat Sud-Santé.

(AFP) - Le directeur général par intérim du CHR de Metz-Thionville (Moselle) a annoncé mardi le recrutement de six infirmiers et six aide-soignants pour les urgences de Thionville, dont le personnel s'est massivement déclaré en arrêt maladie.

«Nous devrons créer six postes infirmiers de façon à assurer une activité 24h sur 24 et une prise en charge, ainsi que (...) six aide-soignants qui sont amenés à travailler sur des fonctions de prise en charge de proximité des patients, mais aussi de lien avec les familles», a déclaré au cours d'une conférence de presse David Larivière, le directeur général par intérim du CHR.

Direction et syndicats toujours opposés

«Cela correspond à la demande qui a été formulée par l'équipe, nous y avons répondu favorablement», a-t-il ajouté. «Nous avons également envisagé des solutions en interne pour mieux organiser les locaux, et donc étendre les surfaces de prise en charge des patients».

 

«De nombreuses propositions ont été faites, elles sont porteuses d'espoir», a réagi Philippe Alarcon, chef du service des urgences de Thionville, présent lors de la conférence de presse. «Mais on ne fait pas une révolution en 24 heures, la situation est assez semblable dans d'autres établissements français».

«Ces mesures sont tout à fait insuffisantes», a réagi auprès de l'AFP Patricia Schneider, déléguée Sud-Santé. «Les six aide-soignants ne feront pas que des tâches aux urgences, mais également dans d'autres services, et les six postes d'infirmiers ne sont pas pérennes mais provisoires. Le directeur a lui-même reconnu en réunion qu'il n'avait pas de mesure de long terme à proposer».

Un nouveau directeur général fin janvier

À partir du 30 décembre, 55 infirmiers et aide-soignants sur 59 (soit 93% d'entre eux) des urgences de Thionville ont été placés en arrêt maladie, parfois sur décision des médecins des urgences eux-mêmes.

Les soignants interrogés ont fait part de leur «épuisement physique et psychologique» face aux difficultés de prendre en charge les patients dans un service qui enregistre régulièrement plus de 100 passages par jour, mais ne dispose que de 12 box d'accueil, et dans un établissement qui manque de lits d'hospitalisation.

Plusieurs soignants ont, par exemple, fait état d'un patient de 90 ans resté «plus de 90 heures» sur un brancard, et qui n'a «été changé qu'une seule fois» au cours de cette période.

La directrice de l'ARS Grand Est, Virginie Cayré, a par ailleurs annoncé à l'AFP que le nouveau directeur général du CHR de Metz-Thionville serait nommé «d'ici la fin du mois de janvier», pour une prise de fonction «au plus tard fin mars».

Partager sur :