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Dégringolade pour l'AS Nancy Lorraine

Encore en Ligue 2 la saison dernière, l’AS Nancy Lorraine vient d’enchaîner avec une seconde relégation sportive de rang et évoluera en National 2 – sans statut professionnel donc – la saison prochaine. A moins que le club lorrain ne soit repêché administrativement.

(AFP) - De Platini au pilori. L'AS Nancy Lorraine, où a débuté le triple Ballon d'Or dans les années 1970 et qui évoluait encore en Coupe d'Europe il y a 15 ans, est relégué en National 2, faisant peser des craintes sur l'avenir voire la survie du club. Cette descente a été officialisée après le match nul 3-3 à Bourg-en-Bresse, également relégué, vendredi 26 mai. La rencontre a été interrompue dans le temps additionnel en raison de jets de pétards sur la pelouse par les supporters de l'ASNL, mais a finalement pu aller à son terme.

La rélégation devrait entraîner la perte du statut professionnel du club, un sésame dont Nancy dispose sans discontinuer depuis 1967 et qui n'est accordé qu'aux équipes de Ligue 1, Ligue 2 et à celles reléguées en National pour deux saisons maximum. Pour les Lorrains, les conséquences pourraient être dramatiques : fermeture du centre de formation, - seuls les clubs professionnels pouvant en disposer -, rupture des contrats des joueurs, pertes financières voire dépôt de bilan pourraient suivre dans les prochains mois, même si le club espère toujours un repêchage administratif en cas de faillite financière d'un concurrent.

La dégringolade est terrible pour le plus gros budget du National, avec 10 millions d'euros, qui avait rebâti son groupe du sol au plafond à l'intersaison. Les nouveaux actionnaires arrivés en décembre 2020, des investisseurs regroupés dans le NewCity Capital, n'ont connu que des déboires. Parmi eux, Chien Lee et Paul Conway, déjà actionnaires de Nice, ont aussi échoué à Barnsley la saison dernière, relégué en 3e division anglaise, où ils avaient été évincés du conseil d'administration. Le départ du président Gauthier Ganaye, déjà brièvement aux commandes à Nice, est acté depuis fin avril.

"Des investisseurs fantômes, un président fantôme, ils ont tout mis par terre, soupire la rédactrice en chef du webmedia de supporters du club "Fans of Nancy", Juliette Schang. Ils ont seulement cherché à faire de l'argent, le club n'était qu'un jouet pour eux, mais aujourd'hui le jouet est cassé".

"L'avenir est totalement sombre, on ne sait pas où le club ira, ni même s'il y aura encore un club demain. Pour les deux derniers matches à domicile il y avait 16 et 19 000 spectateurs, Nancy est une ville de foot", ajoute-t-elle.

Les souvenirs de la Coupe de l'UEFA en 2006 et 2008 semblent loin

L'agonie a été longue. Après des années d'ascenseur entre les deux premiers étages du football français, Nancy quitte définitivement la Ligue 1 à l'issue de la saison 2016/2017, achevée à la 19e place. Le club n'a pas su rejouer tout de suite la montée et a végété en bas de tableau de Ligue 2, et s'est effondré en 2022, finissant dernier. La descente de la 3e à la 4e division n'aura, elle, pris qu'une saison. Malgré l'arrivée sur le banc de l'ex-international français Benoit Pedretti en janvier, l'ASNL n'a jamais réussi à redresser la barre.

C'est à Nancy qu'ont débuté certains grands noms du football français, à l'image de Michel Platini, qui a passé sept saisons en terre lorraine avant de s'envoler vers Saint-Étienne puis la Juventus. La dernière période de gloire remonte aux années Pablo Correa (2002-2011), l'entraîneur qui a remporté en 2006 la Coupe de la Ligue et a fini en 2008 4e de Ligue 1, deux performances qui lui avaient offert la qualification en Coupe de l'UEFA. L'ASNL était alors un club solide de Ligue 1, parfaitement identifié par les amateurs de football. C'était il y a quinze ans, une éternité. Qui s'y frotte s'y pique, dit la devise du club. En quelques années, il a perdu toutes ses épines.

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