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Layla et Majnun : L’histoire d’un homme devenu dingue d’amour, un classique de la littérature arabe

Le comédien et metteur en scène Hassan El Jaï présente actuellement avec sa troupe de théâtre son show «Majnûn, le fou de Layla» dans plusieurs villes du Maroc.

Cette pièce écrite et mise en scène par Hassan El Jaï suit la légende tragique des amours contrariées de Qays et Layla, deux enfants du désert d’Arabie. Lorsque le destin s’oppose à leur union, Qays, fou de douleur, se retire dans le désert parmi les bêtes sauvages, déclamant son amour à tous les vents...Recevant le surnom de Majnûn – «le fou» en arabe, ce dernier symbolise la passion amoureuse qui ne s’accomplit que dans l’anéantissement.

L'amour, la passion et les chagrins sont des sources d'inspiration inépuisables pour les poètes et les conteurs du monde entier. Le monde arabe ne fait pas exception, avec son canon de poésie traditionnelle rempli d'histoires d'amour non partagé, de déception, de galanterie et de chagrin, le tout à la poursuite d'un amant.

Un classique de la littérature arabe

Parmi ces récits envoûtants, le plus connu et le plus influent dans la culture arabe est sans doute l’histoire de Layla et Majnun.

Layla et Majnun est le récit classique de deux amoureux séparés par des circonstances sociales et familiales. La fable est basée sur l’histoire réelle de Qays ibn al-Mulawah et Layla al-Amiriya, deux amants de la tribu des Bani Amer à Najd dans la péninsule arabique avant l’Islam. 

Layla et Qays ont grandi ensemble, mais lorsqu’ils ont atteint l’adolescence, ils ont été séparés en raison des coutumes bédouines de séparation des sexes. Malgré les circonstances, Qays était déjà amoureux de Layla, et être privé de sa bien-aimée l’a plongé dans un déclin mental qui lui a valu le sobriquet de « Majnun« , qui signifie « fou » en arabe.

« Je passe par cette ville, la ville de Layla.
Et j’embrasse ce mur, et ce mur
Ce n’est pas l’amour de la ville qui a séduit mon cœur
Mais de celle qui y habite. »

Bien que Layla ait éprouvé des sentiments réciproques pour Qays, le père de Layla n’approuvait pas Qays en tant que prétendant pour sa fille, et il s’est arrangé pour qu’elle épouse Ward Al Thaqafi, un riche marchand de la tribu Thaqif à Taif. Cela n’a fait qu’aggraver le chagrin d’amour de Qays, le jetant plus profondément dans la démence qui l’a fait passer le reste de ses jours à errer dans le désert dans un chagrin permanent, sans espoir de retour auprès de sa famille, ce qui a poussé cette dernière à lui laisser de la nourriture dans le désert pour qu’il survive.

Après la mort de son mari, Layla part à la recherche de Qays, mais la culture et les traditions de l’Arabie préislamique ne permettent pas une telle union, laissant Layla mourir éperdue et solitaire. Qays trouve alors sa tombe et meurt à ses côtés, et ils sont finalement unis dans la mort.

Les épopées romantiques : une caractéristique de la littérature arabe

L’histoire de Layla et Majnun est devenue très marquante dans d’autres cultures, même en dehors du monde arabe. Elle est considérée comme l’un des contes les plus influents dans les cultures azerbaïdjanaise, persane et turque et a été reprise sous diverses formes d’art, notamment la littérature, la musique et le cinéma. L’histoire est importante dans l’imaginaire collectif arabe et a même inspiré des expressions familières de la langue arabe, telles que : « Chaque homme pleure pour sa propre Layla ».

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