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Lettre à DELOGU : comment Fouad LAROUI démonte le mythe du référendum sahraoui

Maglor- Hicham TOUATI - Dans une lettre ouverte publiée par « Jeune Afrique – N° 3151 – Août 2025 », l'écrivain et professeur universitaire marocain Fouad LAROUI décoche une réplique aussi acerbe que documentée à l'honorable DELOGU, député français, après ses déclarations sur le Sahara Marocain. Ce texte, où l'ironie le dispute à l'érudition, voit l'intellectuel marocain déployer toute la force de sa plume pour défendre la position de son pays tout en fustigeant les approximations de son interlocuteur.  

D'entrée de jeu, LAROUI plante son décor avec une élégance mordante : "Monsieur, vous ne me connaissez pas...". Il rappelle d'abord au parlementaire français son refus de serrer la main d'un collègue à l'Assemblée nationale, un geste qui, écrit-il, "ne vous prédispose pas en ma faveur, ni en celle d'aucun observateur bien élevé". Puis vient le cœur du sujet : les déclarations de DELOGU lors d'une interview télévisée le 30 juin, où il affichait son soutien à un référendum au Sahara Marocain sous l'égide de l'ONU.  

La réplique fuse, cinglante : "Référendum... Monsieur Delogu, êtes-vous mal informé ou êtes-vous de mauvaise foi ?". LAROUI rappelle que l'ONU a abandonné cette option dès 2007, année où le Maroc proposa un plan d'autonomie pour la région. "En 2007, selon votre notice Wikipédia, vous aviez vingt ans et vous étiez vendeur de prêt-à-porter le jour et serveur la nuit", ironise-t-il, soulignant au passage le décalage entre la complexité du dossier et la légèreté avec laquelle le député l'aborde.  

L'auteur appuie son argumentation en citant Peter VAN WALSUM, ancien émissaire de l'ONU : "Il n'y aura jamais de référendum au Sahara, et le Maroc ne s'en retirera jamais." Une réalité que DELOGU semble ignorer, ou choisir d'ignorer. Mais LAROUI ne se contente pas de déconstruire les arguments de son contradicteur. Il oppose aux discours idéalistes une réalité tangible : le développement économique des provinces du Sud. "Un habitant de Laâyoune ou de Dakhla a le plus haut niveau de vie du royaume", affirme-t-il, avant de lancer, non sans malice : "Et vous voulez priver de cette prospérité ceux pour qui votre cœur saigne de temps à autre, au gré des interviews et des discours ?"  

La lettre se clôt sur une invitation en forme de défi. À DELOGU, LAROUI propose de venir constater par lui-même la situation. "Visitez le Maroc... Il n'y a que les imbéciles qui ne changent jamais d'avis." Une manière élégante de suggérer que le député, une fois face aux faits, pourrait bien revoir ses positions. Ce texte, à la fois virulent et documenté, illustre l'engagement de Fouad LAROUI pour la cause marocaine. Mêlant références historiques, données économiques et traits d'esprit, il rappelle que la question du Sahara ne se réduit pas à des slogans politiques, mais engage l'avenir de populations dont le quotidien, aujourd'hui, contredit bien des discours. Une leçon de rhétorique servie par une plume acérée, et une piqûre de rappel pour ceux qui abordent ce dossier sensible sans en mesurer toutes les complexités.

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