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Immigration : la gauche française dans le doute

Immigration : la gauche française dans le doute

Selon une étude de la fondation Jean-Jaurès, les électeurs de gauche seraient près d’un sur deux à estimer qu’ « il y a trop d’immigrés en France ». Une évolution sur fond de sentiment de déclassement.

La fondation Jean-Jaurès, dirigée par le socialiste Jean-Marc Ayrault, a publié une étude qui fait des remous. « Les opinions des Français sur l’immigration se sont durcies, écrit Adélaïde Zulfikarpasic, directrice générale de BVA France et auteur de la note. Or, cette évolution n’est pas l’apanage de la droite. Les sympathisants de gauche sont désormais près d’un sur deux à estimer qu’il y a trop d’immigrés en France. »

Cette étude le mesure donc de façon assez nette : les opinions des Français sur le sujet de l’immigration se sont durcies. Les sympathisants de la gauche sont désormais, on l’a vu, près d’un sur deux à estimer qu’il y a trop d’immigrés en France. Et ils sont à peine un sur deux à considérer que, de manière générale, les immigrés sont bien intégrés dans notre pays.

"Pour autant, on l’a observé également, ces sympathisants de la gauche continuent de se distinguer assez nettement des sympathisants de la droite sur la question plus spécifique des migrants. Ils sont ainsi 80% à estimer que la France doit accueillir les réfugiés qui lui demandent l’asile parce qu’ils sont persécutés dans leur pays. Ils sont également 73% à penser que chacun d’entre nous est responsable de l’accueil et de l’amélioration des conditions de vie des réfugiés. Enfin, ils sont 69% à déclarer que l’immigration est une chance pour la France (sans grande différence entre les diverses sensibilités de la gauche).

On voit bien toute la tension qui peut exister en eux sur ces sujets, ce qui rend la question d’autant plus difficile à aborder. Comment faire cohabiter le sentiment grandissant qu’il y a trop d’immigration avec l’idée selon laquelle il est de notre devoir d’accueillir ceux qui n’ont d’autre choix que de fuir leur pays ? C’est une tension bien réelle qui ne doit pas être balayée d’un revers de la main ou niée par les responsables de la gauche s’ils ne veulent pas se couper de leur électorat ou risquer l’éternel procès en déconnexion d’avec les citoyens. Cette tension semble s’articuler autour d’« immigration actuelle » (l’accueil des migrants) versus « immigration ancienne » (avec la question de l’intégration). Quoi qu’il en soit, il existe bien « un sujet immigration » et il faut le prendre par les cornes." (Extraits de l'étude)

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