
Le public du Film Festival à Djeddah a eu un aperçu de la vie d'Adam, un enfant réfugié vivant durant la pandémie de la Covid-19, dans «Zawal», le court métrage du réalisateur saoudien Mujtaba Saeed, basé à Berlin.
Le film explore la nature de la peur et ses différentes formes selon le contexte, dans la dernière aventure cinématographique du réalisateur.
Saeed, 34 ans, a précisé : «La peur est un instinct primaire qui nous aide à repérer le danger, mais elle peut avoir des effets néfastes qui entravent notre capacité à évaluer les conséquences.»
Pendant son séjour à Berlin, Saeed s’est familiarisé avec le secteur cinématographique et la riche scène artistique, et s'est investi dans l'écoute des réfugiés vivant dans un camp de la ville. Il affirme que l'incertitude provoquée par la pandémie actuelle touchait de manière disproportionnée les réfugiés, dont la vie était déjà marquée par l'instabilité.
«Les conditions de vie déjà mouvementées des réfugiés, souvent marginalisés, les rendent plus vulnérables aux difficultés liées à la pandémie», a affirmé Saeed.
Dans son film, il s'efforce de dépeindre la peur et la panique que la Covid-19 a répandues dans le cœur des réfugiés – hommes, femmes et enfants.
Le film, à travers Adam, met en évidence le lien profond entre les réfugiés et leur traumatisme, qu’ils se remémorent constamment pendant la pandémie.
Dans sa recherche d'un acteur, Saeed a décidé de choisir un enfant réfugié qui n'avait jamais été sous les lumières et devant la caméra, afin de capturer la véritable essence et la profondeur de la douleur.
«La peur vécue par Adam est profondément enracinée dans son identité d'enfant réfugié», a déclaré le réalisateur.
Interrogé sur la pertinence du titre «Zawal», qui se traduit par se dissiper ou disparaître, le réalisateur saoudien Mujtaba Saeed a précisé que l'histoire marquait le début et la fin de la douleur qui transcende la peur conceptuelle.
«Ce qu’il faut retenir dépend du public», a-t-il confié à Arab News. «Mon approche consiste à transmettre et à traduire la peur intense que l'incertitude fait peser sur les plus vulnérables, créant des clans au sein de leur communauté. Grâce à cela, le public comprend mieux le sort des réfugiés et éprouve de la compassion à leur égard.»
Son conseil aux jeunes réalisateurs et futurs cinéastes est de beaucoup lire, afin d’élargir leurs horizons, ainsi que de regarder différentes œuvres cinématographiques.