
Après deux ans de privation pour cause de pandémie de Covid-19, l’animation artistique nocturne fait son retour dans plusieurs villes du Maroc et d’Algérie. Des soirées ramadanesques, qui proposent des concerts, des spectacles, des pièces de théâtre et diverses animations culturelles offrent au public l’occasion de se divertir après l’iftar.
«Le mois du ramadan est incontestablement le mois le plus riche de l’année en matière d’animation culturelle. C’est une sorte de rituel, chez nous. À l’issue de la prière du Tarawi, les villes s’animent et se remplissent. Après l’Iftar, les soirées sont animées et festives.
"Les Nuits du ramadan"
Au Maroc, du 15 au 30 avril 2022, la 16ème édition des Nuits du Ramadan célèbre la musique de l’âme « Rouhanyate » qui accompagne l’aspect spirituel du mois de Ramadan, propice à la réflexion et l’introspection.
Après deux années de festivités en distanciel en respect des mesures sanitaires, les Nuits du Ramadan reviennent en présentiel pour animer nos soirées ramadanesques à travers une programmation originale, où se mêleront guitare et polyphonie corse.
Durant plus de deux semaines, «Les Nuits du Ramadan» promettent de célébrer, en musique et en chant, la spiritualité ramadanesque. Placée sous le signe de «Rouhanyate», une quarantaine de moments artistiques, adaptés au contexte du mois sacré, est proposée du 15 au 30 avril à Casablanca, Rabat, El Jadida, Kénitra, Fès, Meknès, Tanger, Tétouan, Essaouira, Marrakech, Agadir et Oujda.
Moments forts de la programmation concoctée dans le cadre de cette 16e édition, le duo Titi Robin et Mehdi Nassouli qui alliera guitare, buzuq, oud et guembri pour mieux émerveiller les mélomanes, le trio Madamicella qui puise son inspiration des sources de la polyphonie corse féminine ou encore le guitariste Guillaume Lacoste pour qui les instruments anciens n’ont aucun secret...
Programmation culturelle dense en Algérie
A Alger, Khadidja Dahmani, directrice de communication et de marketing à l’Office national de la culture et de l’information (Onci), fait savoir que, à l’instar des autres organismes actifs dans le domaine de la culture, l’Onci a mis en place un programme artistique pour les soirées du ramadan. «Cette programmation est spéciale: c’est l’année de la reprise après deux ans d’arrêt en raison des contraintes sanitaires.»
De nombreux espaces ont été sélectionnés pour accueillir ces événements, comme Le Maghreb à Oran, la grande salle Ahmed-Bey du Zénith de Constantine, la salle Atlas, située au cœur du quartier Bab El Oued d’Alger, ou encore la salle Kherrata, à Béjaïa, ainsi que l’espace culturel de Tipaza», nous révèle-t-elle. «Nous avons programmé des événements variés: des spectacles humoristiques, des pièces de théâtre, des one-man-show, avec des têtes d’affiche comme Rym Takoucht, Moufida, Kamel Bouakaz, Hamid Achouri, Fodil Assoul, et beaucoup d’autres», explique-t-elle.
Khadidja Dahmani précise que programme artistique musical est composé de musique traditionnelle et spirituelle, avec Layali El inchad wa al Madih pour la chanson religieuse. Lila Borsali proposera des spectacles de chants andalous, Abbas Righi du malouf constantinois. Malek Fkirette et Adlene Fergani figurent parmi les invités. Le chaâbi algérois sera également représenté avec Abderrahmane el-Koubi, Kamel Aziz, Moustapha Belahcene et Sid Ali Driss.
Qâada Djazairia, le spectacle de Manal Gherbi, chanteuse, musicienne et animatrice d’émissions culturelles, organisé le 15 avril à la salle Ibn-Khaldoun, dans le centre d’Alger, a enchanté le public. L’artiste a interprété des chants andalous, houzis, chaâbis, ainsi que quelques chansons du répertoire populaire algérien. «Je remercie la Maison des arts et de la culture d’avoir organisé ce récital ainsi que les musiciens qui m’ont accompagnée avec leur talent, leur énergie et un engagement sans faille», confie l’artiste. Elle se produira le 18 avril à la salle Ibn-Zeydoun, située dans le Centre Ryad el-Feth, sur les hauteurs d’Alger.
Le spectacle Rawdet el-Ochaq («Le Jardin des amoureux»), interprété par Lila Borsali, cette artiste adulée par le public, associe les plus belles mélodies andalouses à de merveilleux contes soufis. Il a conquis un nombreux public. Les amateurs de musique andalouse ont pu retrouver leur idole le 16 avril au Théâtre national algérien Mahiedine-Bachtarzi avec son spectacle Si la Casbah m’était contée, en compagnie de Bensaid Aouaouèche, qui interprète le rôle de la conteuse. La pièce compte quatre actes, qui ont pour titres «Khedaoudj el-Amia», «Les Vieux prénoms», «Les Mariages d’antan» et «Les Valeurs». Elle raconte les histoires de la Casbah d’Alger, un patrimoine classé au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco en 1992.
Quant aux concerts de Lounis Aït Menguellet, l’icône de la chanson kabyle, organisés les 14 et 15 avril dans la wilaya de Béjaïa, ils se sont déroulés à guichets fermés. Pour satisfaire son large public, Ait Menguellet effectuera une tournée à travers plusieurs villes. Il se produira notamment à l’opéra d’Alger Boualem-Bessaïh le 18 avril, dans la salle Le Maghreb d’Oran le 21 avril ainsi que dans le complexe Marina Soccer de Tizi Ouzou les 25 et 25 avril 2022.