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Guerre en Ukraine : l’Allemagne se prépare à l’accueil de réfugiés

Guerre en Ukraine : l’Allemagne se prépare à l’accueil de réfugiés

La petite ville de Francfort-sur-l’Oder, située à moins de deux heures d’avion de Kiev, met tout en place pour accueillir des réfugiés ukrainiens. Elle est à l'unisson de l'Allemagne.

(AFP) - Au 8e étage de l'Oderturm, la tour gratte-ciel qui domine la petite ville de Francfort-sur-l'Oder, le maire, René Wilke, scrute l'horizon en direction de l'est. À ses pieds, sur la rive opposée du fleuve Oder, la petite ville polonaise de Slubice et là-bas au loin, à 1 300 kilomètres de route seulement et à moins de deux heures d'avion, Kiev. L'Ukraine est sur le pas de sa porte et René Wilke, 37 ans, membre du parti de gauche Die Linke, prépare l'arrivée imminente des réfugiés qui fuient leur pays assiégé pour venir se mettre à l'abri chez lui.

Svetlana Z. a su qu'il était temps de quitter l'Ukraine lorsque le trafic aérien a été interrompu à l'aéroport situé près de sa maison de Kharkiv. "C'était une intuition. Quand les avions ont cessé de voler, on a su que quelque chose de grave était en train de commencer", explique-t-elle à l'AFP, en tenant dans ses bras son fils de 2 ans et demi, tout en attendant avec son compagnon son enregistrement dans un centre d'accueil de Berlin.

La famille fait partie des premières dizaines de réfugiés fuyant la guerre en Ukraine qui ont déjà commencé à arriver en Allemagne. 

Berlin a promis de "fournir une aide massive" aux Ukrainiens fuyant les bombes et le pays a une réputation généreuse en matière d'asile, après avoir accueilli après 2015 des centaines de milliers de migrants du Moyen-Orient dans le sillage de la guerre civile en Syrie, puis encore plusieurs milliers d'autres l'an dernier lors de la nouvelle "crise des migrants" orchestrée par le Bélarus.

La route de l'Ouest

Pour Svetlana et sa famille, c'est mardi que l'odyssée a débuté. Tous ont entassé quelques bagages dans leur "vieille voiture" et pris la route de l'Ouest. Moins de deux jours plus tard le président russe annonçait l'invasion de leur pays.

"Dans l'Ouest du pays, à Lviv, nous n'avons pas trouvé d'endroit pour dormir", raconte Svetlana. Ils ont donc continué à rouler, traversant d'abord la Pologne pour finalement arriver à Berlin vendredi.

Pourquoi ne sont-ils pas restés en Pologne, plus proche de chez eux? Elle fond en larmes: "On ne peut pas rentrer à la maison".

"Aujourd'hui, nous avons eu 75 Ukrainiens. Ce n'est pas beaucoup, mais nous en attendons beaucoup plus dans les jours à venir", explique Sascha Langenbach, porte-parole de l'organisme de gestion des migrants de la capitale allemande.

"Leur sidération face à ce qui se déroule chez eux est presque palpable", témoigne-t-il.

Dans le centre d'accueil du Nord de Berlin, les responsables ont mis en place 1.300 lits et ce nombre devrait doubler dans les prochains jours. Les effectifs ont aussi été renforcés avec du personnel parlant ukrainien ou russe.

La procédure normale prévoit d'enregistrer les demandeurs d'asile d'abord dans un centre de "premier accueil", avant de leur trouver un foyer durable ailleurs.

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