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En Belgique, des centaines d’Ukrainiens affluent aux guichets de l’immigration

En Belgique, des centaines d’Ukrainiens affluent aux guichets de l’immigration

« J’ai tout quitté, il n’y a pas d’avenir là-bas » : Dmitrii Litvinov, enseignant ukrainien de 26 ans qui a fui les bombardements russes sur Kharkiv, attend désormais d’être « enregistré » par les services belges de l’immigration, comme des centaines de compatriotes massés sur un trottoir de Bruxelles.

(Euractiv) - Depuis vendredi (4 mars) l’Office des étrangers (OE) à Bruxelles dit avoir déjà accueilli plus de 1 500 exilés ukrainiens dans une antenne qui leur est spécialement dédiée, aménagée en quelques jours dans un ancien hôpital de la capitale belge. Le rythme est montée depuis lundi à 700 arrivées par jour, selon une porte-parole.

Tous ces exilés sont candidats à la « protection temporaire », mesure exceptionnellement accordée la semaine dernière dans les 27 pays de l’UE, qui offre un droit au séjour d’un an renouvelable.

Devant l’ancien institut Bordet, deux files d’attente ont été organisées de part et d’autre, dont une pour les « vulnérables » – femmes, enfants et personnes âgées -, de loin la plus dense, et qui pénètre au compte-gouttes à l’intérieur où doit se dérouler l’inscription par un fonctionnaire de l’OE accompagné d’un interprète.

Mardi après-midi, plusieurs centaines de personnes attendaient leur tour à l’extérieur alors que des bénévoles distribuaient de la nourriture, des bouteilles d’eau ou des couches pour bébé.

Nawar Aldhahir, qui a fui Kharkiv comme Dmitrii Litvinov, explique être déjà venu lundi mais il a dû rebrousser chemin en raison de la forte affluence. Il a passé la nuit dans un hôtel proche avec sa femme et ses deux enfants.

Contrairement à d’autres Ukrainiens ayant déjà des contacts en Belgique, cet entraîneur sportif de 42 ans est sans solution de logement. Lui et sa famille doivent passer par un guichet du réseau public d’accueil des candidats à l’asile qui les dirigera vers un centre d’hébergement d’urgence spécialement ouvert à Molenbeek.

« Tsunami »

Une fuite de Kharkiv dans un train bondé le 28 février, plusieurs bus pour rejoindre l’Allemagne depuis la frontière polonaise, puis de nouveau un train vers la Belgique : le trajet a été long et épuisant, explique Nawar Aldhahir dans un français datant de ses années d’écolier à Rennes « jusqu’en 1990 ».

C’est en partie la maîtrise du français qui l’a attiré en Belgique pour démarrer une nouvelle vie. Pour lui, l’Ukraine « c’est fini »« On a tout perdu, la voiture, l’appartement, les vêtements, tout ! Notre vie là-bas est détruite », lâche-t-il.

Des propos auxquels fait écho Dmitrii Litvinov, qui attend d’être accueilli par des amis belges à Anvers après son inscription. « J’ai dû tout quitter, c’était trop dangereux de rester ».

Dominique Ernould, porte-parole de l’Office des étrangers, assure que son administration s’attendait à un afflux d’Ukrainiens après l’invasion russe. « Mais pas dans une telle proportion », ajoute-t-elle, « on a l’impression d’être noyés dans un tsunami ».

Dès la semaine dernière le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Sammy Mahdi avait lancé un appel à la solidarité citoyenne pour héberger des Ukrainiens une fois leur enregistrement effectué.

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