
Le rapport de la Banque mondiale passe mal en Algérie. Pourtant, l’institution n’a fait qu’égrener les nombreux maux de l’économie rentière algérienne avec des prévisions non rassurantes sur la croissance économique, les déficits jumeaux, les réserves de change, l’inflation galopante, etc.
Dans son dernier rapport sur la situation économique de l’Algérie, la Banque mondiale note que les finances publiques du pays profitent de la remontée, à des niveaux inédits depuis la crise pétrolière de 2014, des cours mondiaux du pétrole et du gaz. (Lire le rapport).
Cette hausse des recettes pétrolières finance l’augmentation des dépenses courantes, la reprise de la commande publique, ainsi que le financement de la caisse nationale des retraites.
La Banque mondiale constate cependant que, hors du secteur des hydrocarbures, l’économie s’est vite essoufflée, et qu’après la forte reprise dès le deuxième semestre 2020, le produit intérieur brut (PIB) s’est contracté aux premier et deuxième trimestres 2021, suivant l’essoufflement de l’activité dans les secteurs de la construction et des services.
Au premier semestre 2021, le PIB et le PIB hors-hydrocarbures demeuraient ainsi 3,1% et 3,9% inférieurs à leur niveau antérieur à la pandémie, respectivement. Pour l’ensemble de l’année 2021, la Banque mondiale prévoit 4,1% de croissance du PIB, après une chute de 5,5% en 2020 et cinq années consécutives de ralentissement de la croissance du PIB (2015-2019) en Algérie. Hausse de 14,4% des prix des produits alimentaires Parmi les problèmes les plus sérieux de l’économie du pays figure actuellement une très forte inflation qui a atteint en octobre 9,2% sur 12 mois, contre 3% à 4% en moyenne sur les dernières années.
Mais surtout, cette hausse est particulièrement importante pour les produits alimentaires, comme l'a révélé le 21 décembre à Alger le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), Rostom Fadhli, cité par l’agence Algérie presse service (APS).
Ce dernier a révélé que la hausse des prix avait atteint 14,4% sur 12 mois en octobre 2021, contre 1,8% en octobre 2020 sur la même période. Une évolution particulièrement spectaculaire pour les produits agricoles frais, qui ont augmenté en un an de 16,5%.
Dans son rapport, la Banque mondiale estime également (une fois de plus) que l'Algérie, à l'instar d'autres pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, devra s'orienter vers une économie plus diversifiée pour améliorer les perspectives d'emploi dans le pays, qui sont cruciales compte tenu de son jeune profil démographique. Or, le taux de chômage qui était retombé à 9,82% en 2013, après des sommets à plus de 30% dans les années 1990, est remonté à 12,8% en 2020, selon les données de l'institution.
La Banque mondiale a confirmé que le taux de pauvreté multidimensionnelle en Algérie est passé de 2,1 à 1,4% entre 2013 et 2019, ce qui est bien meilleur qu’au Maroc, en Tunisie, en Égypte et en Irak, selon la même source.
La banque a souligné l’existence de grandes différences dans le taux de pauvreté entre les différentes régions du pays, soulignant que les taux de pauvreté ont atteint 4,4% dans les hauts plateaux, 2,6 dans la région de l’Upper West et 2,3 dans le Sud, selon le Site Internet d’Algérie Éco, spécialisé dans le rapport de la Banque mondiale
L'Algérie exprime sa colère
L’Algérie a exprimé son rejet et sa condamnation de ce que le rapport portait dans sa forme et son contenu, le qualifiant d’ingérence flagrante et de « tentative désespérée de le déstabiliser ».
L'Agence officielle de Presse (APS) a publié un réquisitoire contre ce rapport. Mais, après tout, ses journalistes sont payés pour de tels combats. Que dit l'APS ?
"Dans un rapport sans aucune valeur, qui n'a rien de financier, visiblement rédigé sur instigation de certaines parties connues pour leurs hostilités à l'Algérie, la Banque mondiale s'en prend à l'Algérie.
Elle s'est même arrogée, toute honte bue, un droit de prédire un séisme qui dévasterait la capitale. De quoi créer et alimenter une psychose au sein de la population.
Ce rapport qui a occulté toutes les bonnes performances économiques et sociales de l'Algérie, a osé inventer des chiffres sur une "prétendue pauvreté en Algérie", au moment où tous les indicateurs de pauvreté sont au vert.
Et pourtant, la pauvreté a une adresse dans la région. Mais, la BM n'en parle pas, il n'est pas question de rapporter des vérités et donner les vrais chiffres de la pauvreté au Maroc. Il faut protéger ce royaume du mal et de la misère chuchoté par les patrons de l'institution de Bretton Woods.
La Banque mondiale est sortie de son rôle et a abandonné ses missions, le temps de rédiger un rapport mensonger sur le pays, elle a pris l'outrecuidante liberté de statuer sur la situation de l'Algérie qui connaît, pourtant, une embellie dans tous les domaines, y compris dans son taux de croissance.
L'Algérie condamne et rejette dans le fond et dans la forme cette immixtion flagrante de la Banque mondiale. Il s'agit d'une vaine tentative de déstabilisation à la soft power d'un pays qui avance mais qui dérange.
La Banque mondiale avait annoncé en 2019 que l'Algérie allait emprunter de l'argent, alors que la situation financière du pays connaît un redressement spectaculaire au moment où les protégés de cette institution financière et de ses lobbies sombraient dans de très graves crises socio-économiques."
APS - 28 décembre 2021
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