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Donald Trump perquisitionné par le FBI

Donald Trump perquisitionné par le FBI

L’ancien président américain Donald Trump a annoncé que sa célèbre résidence de Floride, Mar-a-Lago, avait été « perquisitionnée » dans la nuit par la police fédérale (FBI).

(AFP) - « Notre nation vit des jours sombres, ma belle demeure, Mar-a-Lago, à Palm Beach, en Floride, est assiégée et a été perquisitionnée et occupée par de nombreux agents du FBI », a-t-il déclaré dans un communiqué, se disant victime d’une « persécution politique ».

« Après avoir travaillé et coopéré avec les agences gouvernementales concernées, cette perquisition non annoncée de mon domicile n’était ni nécessaire ni appropriée », a-t-il affirmé.

« Ils ont même forcé mon coffre-fort ! », s’est indigné M. Trump. « C’est une faute du procureur, l’instrumentalisation du système judiciaire est une attaque des démocrates de la gauche radicale qui ne veulent désespérément pas que je me présente à la présidence en 2024 », a-t-il encore dénoncé.

L’annonce de la perquisition n’a pas manqué de provoquer l’indignation dans les rangs républicains. Le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a ainsi dénoncé une « intolérable instrumentalisation à but politique » du ministère de la justice, promettant une enquête sur son fonctionnement quand les républicains reviendraient au pouvoir.

Le FBI n’a pas encore confirmé cette perquisition ni ses motifs. L’ancien président n’a pas précisé non plus les raisons de cette opération policière. Le nom de Donald Trump est cité, de près ou de loin, dans plusieurs dossiers judiciaires en cours.

Entendu pour fraude fiscale présumée, Trump a gardé le silence

Donald Trump a gardé le silence mercredi durant six heures d'audition sous serment avec la procureure générale de New York qui le soupçonne de fraudes financières au sein de son groupe Trump Organization, en pleine tempête politique après une perquisition spectaculaire du FBI chez lui en Floride.

L'ancien président des Etats-Unis est visé depuis 2019 avec deux de ses enfants - Ivanka et Donald Jr - par une enquête au civil de la plus haute magistrate de l'Etat de New York, Letitia James.

Il a été entendu par Mme James et son équipe à Manhattan de 13H00 GMT à 19H00 GMT, mais il a annoncé dans un communiqué dès le début de l'audition avoir invoqué le fameux 5e amendement de la Constitution américaine, qui permet à tout justiciable de ne pas témoigner contre soi-même.

La magistrate, une élue démocrate, l'a confirmé dans un bref communiqué après son face-à-face avec le milliardaire républicain et a assuré qu'elle "poursuivrait les faits (et l'application) de la loi, où que cela conduise".

«Nos enquêtes continuent»

"Nos enquêtes continuent", a promis Mme James, qui martèle depuis trois ans que "personne n'est au-dessus des lois" aux Etats-Unis.

Au contraire, dans son communiqué, le 45e président américain s'est une nouvelle fois présenté en victime d'une "chasse aux sorcières" et a affirmé avoir "refusé de répondre aux questions" en vertu de la Constitution.

A la fin de l'audition, l'homme d'affaires a parlé sur son réseau social Truth Social d'une "réunion très professionnelle". "J'ai une entreprise fantastique avec de grands actifs, très peu de dettes et beaucoup de CASH. Ça n'arrive qu'en Amérique!", a-t-il ajouté.

A peine entré chez Mme James, il s'était moqué de son "bureau somptueux, magnifique et onéreux (...), de belles conditions de travail alors que des gens se font tuer à New York et qu'elle consacre son temps et ses efforts à essayer +d'attraper Trump+".

Et en arrivant à New York mardi soir, il avait même accusé la procureure afro-américaine d'être "raciste", affirmant être, avec sa famille et la Trump Organization, la cible "d'attaques de toutes parts" dans une "République bananière" gouvernée par le démocrate Joe Biden.

Cette audition de Donald Trump -- qui a quitté le pouvoir le 20 janvier 2021 sans reconnaître la victoire de Joe Biden et qui flirte ouvertement avec l'idée de se représenter en 2024 -- était réclamée par Mme James depuis des mois et avait été fixée au 15 juillet. Mais le décès de la première épouse de Donald Trump, Ivana, avait encore repoussé l'événement.

D'après CNN, Ivanka et Donald Jr avaient discrètement été entendus par les services de la procureure générale fin juillet et début août.

Fraudes et encore des fraudes, rien que des fraudes

L'enquête au civil contre le groupe familial Trump Organization avait été ouverte après le témoignage explosif au Congrès à Washington d'un des anciens avocats personnels de Donald Trump, Michael Cohen, faisant état d'évaluations frauduleuses, à la hausse ou à la baisse, d'actifs au sein de la Trump Organization, pour décrocher des prêts, obtenir des réductions d'impôts ou de meilleures indemnisations d'assurances.

Letitia James avait assuré en janvier avoir "mis au jour des preuves importantes qui font penser que Donald Trump et la Trump Organization avaient faussement et frauduleusement valorisé nombre d'actifs", notamment des golfs ou le triplex personnel du milliardaire américain, situé dans la Trump Tower à New York.

Des allégations balayées par les avocats de Donald Trump.

La procureure générale n'a pas le pouvoir d'inculper Donald Trump mais elle peut engager des poursuites civiles et notamment réclamer des réparations financières.

Les faits présumés font aussi l'objet d'une enquête, pénale cette fois, menée par le procureur de Manhattan.

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