
Superstructure présente, à Strasbourg, le récit choral d’une jeunesse algéroise, dont la vitalité se heurte au climat de peur de la « décennie noire » (1991–2002). Elle donne la parole à des personnages qu’elle situe dans un Alger imaginaire, reconfiguré par Le Corbusier, tout en explorant le moment essentiel de la guerre d’indépendance et de libération entre 1954 et 1962.
Aussi projette-t-elle avec audace ses personnages dans le futur. Hubert Colas met en scène cette parole poétique, brute, vivante et fragmentaire − comme des couches de mémoire restituant ces moments historiques − qui nous rappelle les tragédies politiques d’un peuple toujours en souffrance, mais porteur d’un désir d’avenir.
« J'adapte cet espace à celui du récit et de la déposition des mémoires ». affirme Hubert Colas, le metteur en scène. Comme une métaphore de la superstructure post-coloniale (administrative, politi que) dans laquelle est enfermé le peuple algérien qui se bat continûment pour revendiquer ses droits, une liberté toujours confisquée par les militaires. Au-delà, de l' histoire algérienne et de la responsabilité de la France, Superstructure postule l'universalité d'un tel combat. D'injustices qui ne datent pas d'aujourd'hui et qui résonnent à la fois dans la conscience et l'inconscience de beaucoup de populations. Hier comme aujourd'hui, ici ou ailleurs.
Sur la scène du Théâtre national de Strasbourg. les acteurs figurent « des enfants et petits enfants des générations précédentes qui viennent prendre leurs corps et récits ». indique le metteur en scène. Des proches de la compagnie et puis de nouvelles rencontres ont composé la distribution de Superstructure qui est portée par une diversité d'artistes pas forcément d'origine algérienne. Sofiane Bennacer, Mehmet Bozkurt , Ahmed Fattat, Brahim Koutari, Isabelle Mou chard, Perle Palombe, Nastass-ja Tanner et Manuel Vallade, d'origine s diverses et de par cours différents , s'emparent d'une partition ourlée de poésie.
Du mercredi 8 au mercredi 15 juin, tous les jours à 19 h sauf dimanche 12 à 16 h, relâche le 13, au Théâtre national de Strasbourg, salle Gignoux. Durée : 2 h 10 dont un entracte (20 mn). www.tns.fr