
La nuit dans Paris, ces spécialistes du parkour éteignent les enseignes lumineuses des magasins. Selon la loi, pour lutter contre la pollution lumineuse, ces lumières doivent être éteintes entre 1h et 6h. Et de nombreuses boutiques ne jouent pas le jeu…
« On en a assez de voir ces lumières qui ne servent à rien ». Dans les rues parisiennes, Kevin, Arnaud, Hugo et Lionel se sont donné pour mission d’éteindre un maximum d’enseignes de magasins, laissées allumées par les commerçants durant la nuit. « Même après 18 heures, avec le couvre-feu, il n’y a pratiquement plus personne dans les rues, c’est complètement inutile », s’indigne Hugo. Tous sont adeptes du « parkour », une discipline sportive acrobatique qui consiste à franchir des obstacles urbains ou naturels, à seule force des jambes et des bras. Adapté à la ville et à une idéologie écologique, ce type d’action, appartenant au mouvement « Lights Off », est mené actuellement dans plusieurs villes de France.
“Les lumières allumées toute la nuit, en fait, je pense que c’est une aberration, parce que dans un monde à ressources limitées, le meilleur moyen de ne pas gaspiller c’est peut-être de ne pas consommer.” Brut a passé la nuit avec Kevin et son collectif, qui tentent d’éteindre le maximum d’enseignes lumineuses. “De voir toutes ces lumières allumées la nuit, ça ne nous laisse pas indifférents. On n’est pas politisés. Nous, l’ADN de notre collectif, c’est le sport. Donc, ce n'est clairement pas une action militante, mais une action citoyenne guidée par le bon sens.”
“On fait en sorte de le faire dans les règles. On ne le fait pas quand ça dégrade la vitrine, quand ça se substitue à l’éclairage public, quand ce sont des choses d’utilité publique comme les pharmacies, la police, etc. On fait en sorte que ce soit bienveillant et que, derrière, le message, il soit bien reçu.” Récemment, le gouvernement français a mis une loi en place pour lutter contre la pollution lumineuse. Les enseignes doivent maintenant éteindre leur lumière de 1h à 6h. Mais Kevin et son équipe ont remarqué que certaines boutiques ne jouaient pas le jeu… “Notre action se veut symbolique, parce qu’on ne va pas éteindre toutes les lumières de toutes les enseignes, par contre, on sait que derrière, s'il y a des réactions suite à nos actions, ça fait toujours du bien".