
Le Sénat est un regroupement de "vieillards" où la droite extrême est majoritaire. C'est une assemblée que le général de Gaulle voulait supprimer pour son inutilité. Les sénateurs les plus réactionnaires viennent de nouveau de se manifester par leur intolérance et leur bêtise. Heureusement que cela n'a pas d'incidence, sauf à retarder l'adoption de lois nécessaires.
(AFP) - La Ministre déléguée aux Sports a attaqué avec beaucoup de courage et de détermination les Sénateurs, accusés d'avoir focalisé le débat sur l'interdiction de signes religieux en compétition.
La ministre chargée des Sports Roxana Maracineanu a prononcé mercredi au Sénat un réquisitoire contre la majorité de droite, accusée de n'avoir «parlé que des signes religieux» lors du débat sur la loi sport, «une politique politicienne, sans vision et qui ne vise qu'à la division». Le Sénat a rejeté le texte en bloc en nouvelle lecture, par l'adoption d'une motion de procédure. En première lecture, la haute assemblée avait voté un amendement LR pour interdire «le port de signes religieux ostensibles» en compétition, ouvrant une nouvelle fois la polémique sur la question du port du voile.
Le texte, expurgé de cette disposition en nouvelle lecture par les députés, doit être définitivement adopté le 24 février par un ultime vote de l'Assemblée nationale. Dans son propos préalable dans l'hémicycle du Sénat, la ministre a consacré une longue «parenthèse» à cette polémique.
Allusion au champion olympique Clément Noël
Evoquant la médaille d'or en slalom de Clément Noël, elle a dit avoir pensé aux sénateurs, «à cette responsabilité que vous avez été trop peu sur ces bancs à assumer, cette responsabilité d'être à la hauteur de l'investissement de nos champions». «J'ai pensé au courage qu'il a manqué à la majorité du Sénat pour terminer le travail, pour boucler une deuxième manche dignement, avec panache (...) celui que Clément Noël aurait pu vous inspirer pour cette séance», a-t-elle poursuivi.
«Vous n'avez parlé que des signes religieux, ce n'est pas à la hauteur des attentes de nos concitoyens ni du mouvement sportif», a accusé Mme Maracineanu. «Vous n'en sortez pas grandis. La seule chose que vous avez obtenue c'est d'éclipser du débat médiatique les notions fondamentales comme la parité ou la limitation des mandats des présidents», a-t-elle affirmé.
Trois sénatrices, pas forcément les plus perspicaces, ont immédiatement réagi à ces propos par des rappels supposés au règlement. «Ça fait 15 ans que je siège dans cet hémicycle, je n'ai jamais entendu aucun ministre attaquer aussi violemment, en frontal, les sénateurs», a affirmé la centriste Nathalie Goulet, «outrée». Jacqueline Eustache-Brinio (LR), porte-drapeau de l'interdiction du voile, a jugé «tout à fait scandaleux qu'un ministre interpelle les parlementaires (...) en mettant en cause leur parole», tandis que Françoise Férat (centriste) dénonçait «des propos insultants».
Ces "braves" sénatrices, hors sol, ignorent sans doute que le pouvoir exécutif a le droit de rappeler les députés et sénateurs à l'ordre. Elles sont d'un autre monde.
La «question préalable» entrainant le rejet du texte en nouvelle lecture, sans examen de ses articles, a été votée par 208 voix (LR, centristes, une partie des Indépendants) contre 129 (PS, RDPI à majorité En Marche, CRCE à majorité communiste, RDSE à majorité radicale, écologistes).