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Metz : Le centre de rétention administrative secoué par une émeute le soir du réveillon

Une vingtaine de personnes se sont rebellées, le 31 décembre au soir. Des dégradations ont été commises, jusqu’à l’intervention de la police.

(France Bleu) - Réveillon très agité au centre de rétention administrative de Metz, samedi dernier. Une émeute a éclaté après 19h30. C’est la confiscation de 40 grammes de résine de cannabis ainsi que de deux téléphones, dissimulés par un visiteur dans un gâteau, qui seraient à l’origine des tensions, selon France Bleu Lorraine Nord.

Une vingtaine de personnes, qui attendent tous d’être renvoyés dans leur pays, se seraient alors rebellées. Du mobilier, des vitres et des portes auraient été dégradés et une plaque d’égout lancée à destination du personnel. La situation est rentrée dans l’ordre une fois les renforts policiers arrivés. Quatre contestataires ont été interpellés.

Selon les informations de France Bleu, une partie des personnes retenues n'ont pas supporté la confiscation, dans l'après-midi, de 40 grammes de résine de cannabis, et de deux téléphones, dissimulés par un visiteur dans un gâteau. En début de soirée, un des retenus a refusé de regagner sa chambre, et entrainé avec lui près d'une vingtaine de personnes. Ils ont alors arraché et cassé le mobilier dans les bâtiments, mais aussi des vitres et des portes, avant de se rendre dans la cour.

Une plaque d'égouts a alors été décelée et utilisée pour casser le macadam, transformé en projectile. Les vitres du poste de surveillance ont été prises pour cible. Voyant la situation dégénérer, les agents du centre de rétention administrative ont été obligés de faire appel à des renforts extérieurs et ont fait usage de gaz lacrymogène. Quatre retenus ont été interpellés pendant cette soirée de rébellion du réveillon du nouvel an.

Manque de moyen

Ce même établissement a déjà été le théâtre de l'évasion de 12 migrants, au mois de septembre. Les personnels du CRA dénoncent un manque de moyens. Selon eux, il manque 38 personnes pour faire tourner le centre correctement, soit un tiers des effectifs. Fabrice Marseu, est secrétaire départemental adjoint du syndicat Unité SGP Police FO en Moselle, il explique que la population du centre de rétention a changé "Avant, on avait à faire à des retenus qui regagnaient leur pays sans trop de problème. Maintenant, ce sont pour la majorité des sorties de prison. Des détenus qui avant étaient expulsés directement passent maintenant par le centre de rétention, qui n'est pas forcément adapté à ces populations. Ils élaborent des plans, ils essayent de se sauver".

Une problématique que reconnait le commissaire général Pierre Bordereau, directeur zonal de la Police aux frontières (PAF) de la zone Est, en charge du CRA de Metz : "La difficulté, c'est que quand vous avez des gens qui ont passé plusieurs années en prison, qui sortent d'un milieu carcéral beaucoup plus sécurisé que le nôtre, ce sont des gens qui se retrouvent. Il y a un phénomène de concentration qui n'est pas bon. Il n'y a pas 36 solutions, il faut pouvoir les éloigner au plus vite. Or, nous butons sur des obstacles administratifs et matériels. Donc le temps passé en centre de rétention administrative s'est allongé, et cet allongement permet à des retenus expérimentés de trouver d'éventuelles failles, et surtout de se regrouper. Le regroupement est pour nous quelque chose de terrible".

 

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